Pour répondre à cette question, nous avons tendu notre micro à Dr Alhoussein Makanera Kaké, docteur en finances publiques, qui est revenu sur l’évolution historique de de la monnaie.
D’entrée de jeu, l’économie fait remarquer que sans sa souveraineté économique, il serait difficile pour la Guinée de jouir pleinement de son indépendance politique.
« Le 1er mars 1960 la Guinée s’est dotée d’une monnaie le franc guinéen accédant à sa souveraineté monétaire qui a permis à la Guinée de conserver jalousement son indépendance économique. Sans cette souveraineté monétaire, l’indépendance politique serait difficile à maintenir jusqu’à aujourd’hui. C’est une très bonne chose du fait qu’on ait opté pour notre propre monnaie », explique-t-il.
« 2020-2021, 1 dollar était évalué jusqu’à 1150 à 1200 franc guinéen. Aujourd’hui nous on est autour de 800 dollars. Ça signifie que le franc guinéen se porte de mieux en mieux par rapport aux dernières années », a-t-il répondu.
Quant à la hausse vertigineuse du prix des denrées des premières nécessités malgré cette stabilité économique, Dr Makanera Kaké explique : « On sait que les prix augmentent ce qui pèse lourd dans le panier de la ménagère mais plusieurs facteurs expliquent ce triste constat. Nous avons des facteurs exogènes, nous aussi ce qu’on appelle l’inflation importée. Deuxième facteur qui n’est pas moindre d’importance, ce qu’en réalité nous produisons moins. Lorsque la production n’est pas soutenue par l’économie qui est faible, la monnaie obligatoirement devient faible ».
Pour une meilleure compétitivité de la monnaie guinéenne face aux devises, cet économiste recommande la mise en place d’une politique nationale pour booster la production locale.
« Il faudrait qu’on puisse avoir une forte capacité de production pour permettre de réduire nos importations. Et aussi nous permettent d’exporter. Dès qu’on exporte notre monnaie va avoir de la valeur. On est dans une conjoncture où le niveau d’importation est plus élevé que le niveau de la production, qui reste très bas. Finalement notre monnaie qui va prendre le coup »
Mohamed Barry