C’est l’une des visites marquantes de ma vie, sans doute l’une des plus inoubliables au compte de mon séjour de travail aux États-Unis dans le cadre du Programme de Leadership de visiteur international ( VLP) initié par le Département d’Etat sous les auspices de son Bureau des Affaires Educatives et Culturelles, sis à Washington, DC.
L’opportunité m’a été offerte de fouler le sol du très mythique Pentagone, siège du ministère de la Défense du pays de l’oncle Sam. En ce lieu de tous les secrets et de mystères insondables, de tous les fantasmes aussi, trône le plus grand bâtiment administratif dans le monde. L’édifice qui compte 5 étages et deux sous-sols, abrite 25000 travailleurs dont 25 journalistes de renom accrédités qui y servent, quotidiennement, en étroite collaboration avec le Bureau de la Communication et des Relations Publiques.
Après avoir franchi toutes les étapes d’un contrôle minutieux qui ne laisse rien au hasard et n’autorise pas la moindre négligence, notre groupe de visiteurs composé à grande majorité de journalistes guinéens a finalement accédé au graal. Nous avons été reçus par Mr. John Supple, responsable des affaires publiques et stratégies de communication du département d’Etat.
Nos échanges avec lui ont tourné autour des enjeux de l’heure dans le monde, des défis imposés aux USA par la montée en puissance de la Chine et de la Russie, de l’état des lieux de la Démocratie et des Droits de l’homme dans un contexte international très mouvant et marqué par une instabilité chronique.
L’on retient que les États-Unis ne se laissent guère impressionner ni ébranler par tous les bouleversents et les querelles d’hégémonie géo-politiques, bien décidés à tenir leur rang et à faire la course en tête, ce malgré, la concurrence déloyale et l’influence acquise par certains États, grâce à une propagande opportuniste et à la guerre insidieuse engagée contre le monde occidental.
Après ce premier entretien, riche en enseignements, nous avons rencontré, un illustre confrère , Mr. Louis Martinez, journaliste accrédité au Pentagone pour le compte de ABC News. Il a à son actif 35 ans d’expérience professionnelle dont 18 passés dans les murs du Pentagone. Dans un climat détendu, empreint de confraternité, le plus ancien des 25 journalistes accrédités auprès du département de la défense américaine, a confié son vécu, au quotidien, et expliqué la nature et parfois la complexité de sa relation de travail avec le Bureau de la Communication des Relations Publiques du Pentagone. Malgré quelques frustrations parfois, des désaccords qui peuvent survenir dans l’appréciation de l’information et de l’opportunité de la diffuser, dans le temple du secret défense et de la confidentialité militaire, dans l’ensemble, on arrive toujours à trouver le bon équilibre entre les précautions extrêmes de fonctionnaires assermentés et l’empressement de journalistes portés sur leurs obligations professionnelles et friands des exclusivités.
L’information classée confidentielle ou présentée comme sensible a été expliquée de fond en comble comme il a été souligné le rôle déterminant des médias face à la prolifération de la désinformation, aux dangers de la mésinformation avec l’avènement de l’intelligence artificielle ( l’IA).
Au total, nous aurons passé deux heures d’horloge dans les couloirs du Pentagone pour deux entretiens qui resteront gravés dans nos mémoires, car de précieux instants inscrits en lettres d’or dans notre visite historique et faisant partie désormais des moments forts de notre carrière naissante.
Un sentiment indicible de reconnaissance et d’admiration m’anime à l’endroit du peuple américain, par-delà le département d’Etat qui nous a fait l’honneur de nous inviter à découvrir les États-Unis d’Amérique dans toute leur splendeur et grandeur.
Les USA, c’est au-delà du plus beau des rêves et de la meilleure des espérances.
God bless America and american People.
Habib Marouane Camara, invité par le Bureau de la Communication et des Relations Publiques du Pentagone.