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Ousmane Gaoual : « Nous attendons de la CEDEAO qu’elle n’applique pas un traitement paracétamol…»

Quelques heures après les sanctions infligées aux dirigeants guinéens, le porte parole du gouvernement de transition brise le silence. Ousmane Gaoual Diallo dit déplorer la décision de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui, selon lui, ne favorise pas la sortie de crise en Guinée.

Le ministre des Postes, Télécommunications et de l’Economie numérique indique qu’il n’est pas surpris de la décision, mais invite tout de même l’institution sous régionale à faire la part des choses : « Ces sanctions ne sont pas de nature à faciliter une sortie de la crise en Guinée. Notre pays a connu moins de sanctions que d’accompagnement. Et cet accompagnement doit absolument prendre en compte la compréhension du contexte de la spécificité de la crise guinéenne. Nous attendons de la CEDEAO qu’elle n’applique pas un traitement paracétamol à l’ensemble des crises qui secoue la sous région. Parce que, chaque pays à ses problèmes, ses spécificités, et en Guinée, la problématique qui est posée tourne autour des élections, la qualité des élections et la qualité de la gouvernance issue des élections. Donc, c’est un problème qui est vieux de 30 ans. Il y a quelque chose qui structure cela, et c’est l’absence de confiance ou de qualité d’un fichier électoral », rappelle le porte parole.

Pour Ousmane Gaoual Diallo, les discussions autour de cette transition ne doivent pas se faire uniquement sur la durée, mais plutôt sur le contenu : « Nous l’avons dit au médiateur de la CEDEAO, le président Yayi Boni, ainsi qu’au président en exercice de l’institution quand il est arrivé à Conakry. La transition guinéenne ne se discutera pas sur des paramètres périodiques simplement, elle doit se discuter sur le contenu. Que voulons-nous faire entre maintenant et la fin de la transition ? Alors, ça veut dire établir les listes électorales, faire un toilettage institutionnel et constitutionnel des textes juridiques. Et puis, séquencer les élections. C’est cela que nous voulons et combien de temps que cela prendra, c’est à cela que nous devons nous atteler dans un exercice de transparence et d’objectivité », estime-t-il.

Par ailleurs, le porte parole du gouvernement rappelle que le problème lié au fichier électoral doit être résolu : « A partir du moment où ils peuvent nous apporter des éléments objectifs sur le contenu, on peut tout discuter. Nous l’avons dit clairement, en combien de temps la CEDEAO estime que la Guinée peut se doter d’un fichier électoral issu d’un fichier d’état civil, qui garantisse sa qualité et l’adhésion de tous. Parce qu’il faut le faire de façon à ce que chacun puisse avoir les moyens de contrôler ce fichier et de s’assurer que les parties qui le concernent y sont. Donc, c’est cela qui nous intéresse. Si la CEDEAO estime que cela est faisable en trois mois, la transition prendra trois mois. Donc, ce n’est pas la durée qui pose problème, c’est ce qu’il faut faire », indique-t-il.

Malgré l’escalade verbale à laquelle s’est livrée récemment la junte guinéenne suite à la sortie médiatique du président en exercice de la CEDEAO Umaro Cissoko Embalo, Ousmane Gaoual Diallo rassure que le contact avec l’institution sous régionale n’est pas rompu. Cependant, il invite le président bissau-guinéen à faire preuve de ‘’retenu » dans ses prises de position vis-à-vis de la Guinée : « Il doit aussi comprendre qu’il est le porte parole des chefs d’État de cette institution sous régionale, et que ses discours doivent être teintés de respect, de retenu, de distance, et ça c’est quelque chose qu’on ne retrouve pas dans ses sorties médiatiques concernant la Guinée, et c’est quelque chose qui exacerbe. Le contact ne peut pas être rompu parc qu’il n’est lié à un individu. La Guinée a une histoire dans la CEDEAO, et c’est une histoire d’une organisation dont le président Embalo assure pour une période assez limitée. Le contact c’est avec la CEDEAO qui est représentée en Guinée à travers ses diplomates. Donc, il y a énormément de canaux de communication possible et nous sommes disposés à les maintenir, et à faire cet exercice de pédagogie nécessaire à faciliter à la collaboration avec cette institution sous régionale », a-t-il conclu sur RFI.

Mohamed Lamine Souaré

+224 627 56 46 67

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