Au cours d’un sommet extraordinaire tenu le dimanche 07 novembre à Accra, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a réaffirmé ses exigences pour la libération sans conditions de l’ancien Alpha Condé et plus loin les membres de cette institution demandent le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai de six (6) mois. Interrogé sur cette sortie de la CEDEAO, Dr Dansa Kourouma, président du CONOSCG et président en exercice du forum de la société civile de la CEDEAO, estime que la CEDEAO est disqualifiée pour exiger un délai coercitif à la Guinée.
Sur la libération d’Alpha Condé, il fait comprendre que la CEDEAO est dans la légalité: « Pour le cas du président Alpha Condé, c’est tout à fait normal que la CEDEAO demande sa libération. L’intégrité physique et mentale, la liberté du président Alpha Condé doit être une préoccupation de ses pairs de la sous-région », a-t-il dit :
« La deuxième chose qui me semble être importante et qui sort totalement de l’ordinaire, c’est quand on donne 18 mois au Mali et que le Mali ne parvient pas à organiser les élections pendant 18 mois et qu’on donne 6 mois à la Guinée. Je trouve ça totalement désarticulé, quand on tient compte des réalités de ces deux Pays », fustige Dansa Kourouma avant d’ajouter :
« Alors il est fondamental de faire observer que la CEDEAO doit revoir ses copies. Et d’ailleurs au niveau de la sous-région nous sommes en train de faire beaucoup de lobbying pour que la charte de la constitution de la CEDEAO soit révisée, pour que la CEDEAO cesse de fonctionner comme un syndicat des chefs d’États. Dès lors que la charte de la CEDEAO est en train d’être révisée, le protocole de la CEDEAO c’est la bonne gouvernance, qu’elle prenne en compte les prises de pouvoir anticonstitutionnel, c’est-à-dire les modifications des constitutions pour rester au pouvoir sont considérées comme un coup d’État. La CEDEAO a observé ce qui s’est passé en Guinée, elle connaît la situation de la Guinée. Donc elle est totalement disqualifiée pour exiger un délai coercitif à la Guinée. Pour la simple raison, il revient aux Guinéens de définir l’agenda de cette transition », a martelé Dr Dansa.
Concernant la nomination de Mohamed Ibn Chambas comme facilitateur en Guinée, Dansa Kourouma pense que c’est un atout pour la Guinée, car il connaît les acteurs et il connaît l’histoire du pays.
Dans son intervention, Dr Dansa se montre favorable à une transition qui va au-delà de 2 ans.
Mansaré Naby Moussa 628-030-370