Le pire a été évité de justesse dans la famille Kamano. Alors qu’elle revenait de l’école en fin de journée, la fille du Directeur de l’école primaire de Matam Lido 2 a été kidnappée par une dame avec laquelle elle échangeait sur les réseaux sociaux. Pour retrouver la jeune fille âgée de 16 ans, ce fut un parcours du combattant. Jérôme Tamba Kamano, père de la victime, revient sur le modus operandi mis en place par la dame avant de lancer une invite aux parents et à l’État.
Tout à d’abord, l’enseignant de profession explique la stratégie mise en place par celle qui a kidnappé sa fille : « Elle a été kidnappée par une dame du nom de Binta Jalloh, comme si c’était une dame anglophone. Sur Facebook, elle a vu la photo de ma fille qu’elle a appréciée et tout de suite, elle a demandé amitié à cette dernière qui a 16 ans. Durant un mois, elle échangeait avec ma fille sur les réseaux sociaux, et on était pas au courant. Lundi, ma fille n’a pas fait son devoir et il y a eu accrochage entre elle et son maître. Donc elle a été renvoyée, elle est revenue à la maison. Son frère et moi sommes allés l’accompagner à l’école. Elle a été frappée par son grand frère qui a insisté à ce qu’on retire le téléphone à la fille, parce que c’est ce qui fait qu’elle n’étudie pas. Elle a dit à son frère que son téléphone se trouvait à la maison. Sur le chemin de retour, elle a fui son frère. Comme elle avait auparavant parlé avec dame Binta, cette dernière lui a de venir avec elle en attendant d’aller demander pardon au frère de la jeune fille le soir », raconte le Directeur avant de poursuivre :
« La dame a dit à ma fille qu’elle se trouve à Bonfi pour acheter du poisson. Elle lui a dit de venir la trouver là une occasion pour ma fille de connaître le domicile de la dame. La fille s’y est rendue et tout de suite, elle l’a trouvée dans une voiture fumée. Elle a fait embarquer ma fille alors que six autres jeunes filles y étaient déjà. Elle lui a fait comprendre que ce sont ses camarades, qu’elles iront s’amuser ensemble. Elle a leur donné de l’eau. Après avoir bu de l’eau, elles ne sont retrouvées que dans la concession de la dame. Elle y sont restées durant toute la journée, pendant ce temps nous on était à sa recherche. Trois jours après, j’ai porté plainte au commissariat, je suis allé à la DPJ, à l’OPROGEM, à la gendarmerie de Belle Vue. Dans ça, ma fille aînée a cherché à connaître le numéro de la dame. Elle est entrée en contact avec elle en lui faisant comprendre qu’elle voulait faire amitié avec elle. Une demande acceptée par dame Binta Jalloh. Elle a dit à dit à la dame qu’elle voulait connaître son domicile, chose qu’elle a acceptée en donnant rendez-vous à ma fille aînée à Sangoyah. Le soir, nous nous sommes mobilisées pour partir. On a monté un guet-apens pour mettre main sur la dame. Malheureusement, nous avons échoué. Elle a dit qu’elle allait venir prendre la fille dans la voiture comme elle a l’habitude de le faire. Quand elle est venue, elle est restée à distance, demandant à ma fille aînée comment elle était habillée. Ensuite, elle a envoyé une fille chercher ma fille aînée sous prétexte que son véhicule est tombée en panne. Quand la fille a su qu’on avait montré un guet-apens, elle a fui. Entre temps, ma fille aînée a envoyé un message à sa sœur qui était en otage, lui demandant de se sauver. Ma fille et les autres étaient dans une cour sans électricité. Elles ont escaladé le mur, l’une d’entrée est tombée sans relever (…) La dame voulait faire voyager les filles », fait savoir Jérôme Tamba Kamano.
Aux parents d’élèves et à l’État, il envoie un message : « Je demande aux parents d’être prudents, de faire beaucoup attention avec les enfants, de veiller sur eux et de voir à quel âge il faut donner le téléphone à un enfant. A l’État, il doit redoubler d’efforts, parce que ces gens là commencent à gagner du terrain ».
Par ailleurs, le Directeur a indiqué que sa famille ne souvient de tout ce qu’elles ont subi durant leur captivité. Cependant, il doit prochainement soumettre la jeune fille de 16 ans à un examen pour savoir si elle n’a pas subi d’acte sexuel.
Alpha Mamadou Bobo Baldé avec fellah.com