Pour la suite des activités de la cérémonie de l’an 1 du Conseil national de la transition, les conseillers nationaux étaient ce lundi 06 février en plénière spéciale sous le thème « Le parlement et la refondation de l’Etat ». Cette plénière a connu la présence du Président de l’Assemblée législative de transition du Burkina Faso, Dr Ousmane Bougouma, le Président du CNT du Mali, Colonel Malick Diaw et sa délégation, la première Vice-présidente du CNT du Tchad, Dr Hadiza Attimer, le 2ème Vice-président du Parlement de la CEDEAO, Sâni Malan Boukary accompagné du Secrétaire administratif du Parlement, Abdoul Aziz Moctar, le président du Groupe d’Amitié Guinée-Cote d’Ivoire, L’Honorable Sié Raoul et la Directrice exécutive de la fondation Hampâté BA, Rokiatou Hampâté Bâ, tous réunis pour un partage d’expériences sur des questions relatives à la mauvaise gouvernance, les fraudes électorales, l’exclusion, la corruption, l’impunité, le non-respect des textes de loi et la recrudescence des coup d’État sur le continent.
Abordant la question relative à la recrudescence des coups d’État en Afrique, le 2ème Vice-président du Parlement de la CEDEAO, Sâni Malan Boukary explique ce fait par la volonté de certains chefs d’État de s’éterniser au pouvoir tout en modifiant la constitution.
« Nous sommes en face d’une situation qui est réelle. Que ça soit en Guinée, au Burkina et au Mali, les événements qui se sont produits étaient prévisibles. Nous avons dit, nous ne voulons plus la prise du pouvoir par les armes dans l’espace CEDEAO, mais les gens qui dirigeaient ont amené l’armée à intervenir dans la sphère politique. Quand vous faites un mandat, deux mandats, allez-y! Les cimetières sont pleins d’hommes indispensables. Vous avez fini deux mandats, vous partez. Notre ancien président Youssouf Mahmoudou, il est très portant, mais après ces deux mandats, il a organisé les élections et il est parti. Mais avant d’y parvenir, il s’est toujours rappelé et il nous a demandé de l’aider, de ne pas écouter le bruit de la sirène révisionniste. Au terme de ses deux mandats, il est parti. Mais les gens ont la mémoire très courte, on fait la révolution, on dit qu’on veut le multipartisme, on veut la démocratie. On vient au pouvoir, on fait un mandat, deux mandats, on veut s’éterniser. Mais ce n’est pas possible», a-t-il expliqué.
«. Je vais vous donner exemple sur le cas du Niger, on a dit qu’on ne veut plus de coup d’État, mais le président Tandian dit que non, qu’il ne voyait pas qui, il allait confier le pays. Qu’est-ce qu’il faut faire, qui va départager, l’armée est intervenue. Vous faites une constitution, vous devez la respecter. Si vous ne respectez pas, c’est ce qui fait que l’armée intervient pour prendre le pouvoir. Et souvent même dans nos débat, nous sommes confrontés à un mur où il n’y a pas de passage. Parce que lorsque vous avez élu quelqu’un, il sait quelle base il a été élu. On lui dit attention, attention il y a un mur( constitution) devant vous, les yeux sont fermés, les oreilles sont bouchées, il se cogne contre le mur et le lendemain il se retrouve dans la poubelle. Nous avons réclamé le multipartisme, nous avons demandé que nous voulons la démocratie, même quand on finit les élections, il faut qu’il y ait des hommes de valeur, des hommes honnêtes qui ne vont pas s’éterniser au pouvoir. Si nos chefs d’État se disent qu’ils sont indispensables et que sans eux qu’il n’y a pas de relève, même la CEDEAO ne peut rien faire contre quelqu’un qui veut demeurer au pouvoir», a averti Sâni Malan Boukary.
Des cadeaux offerts aux hôtes de marque ont mis fin à cette plénière spéciale.
Mansaré Naby Moussa 628-030-370