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«La Défense ou la théorie du complot, que peut-on déduire? » ( Ali Camara)

La Défense de Dadis consiste en un premier lieu à ce que j’appelle, le rétablissement de l’honneur. Il s’agit pour lui de se présenter en homme fort, digne, respectueux de ses engagements; tout le contraire dirait-on de l’attitude molle et peureuse que lui aurait confiée la comparution de Toumba. D’indiquer ses faits d’arme, tout en rappelant savoir – exactement – les options qu’il a : être tenu dans les liens de la culpabilité ou non. C’est en cela qu’il n’a de cesse marteler ceci, en substance : « Je suis un officier d’Etat-Major. Nous sommes faits pour la guerre et pour la prison. »

Mais après ce schéma d’entrée de jeu, c’est-à-dire après cette défense plus ou moins classique, il arrive celle de fond. Cette fois, Dadis nous a fait part du complot visant à l’évincer du pouvoir, par tous les moyens. Il désigne comme chefs d’orchestre, son second du Conseil National de Défense et Démocratie (CNDD) et celui-là même qui lui succédera à la tête de l’Etat, pour l’organisation des élections présidentielles, Le Général Sékouba Konaté, et l’opposant historique, Pr. Alpha Condé, champion de ces mêmes élections qui ont mis fin à la transition sous l’ère du CNDD.

Si le discours de Dadis à cet effet peut-être décousu pour certains, il y’a malgré tout pour nous autres – on dit plus sensibles sur les questions de fond et moins à l’égard des zébrures du zèbre – des points essentiels qui méritent assez d’intérêt. Et Sékouba Konaté, dont nombre de situations semblent se rattacher devrait comparaître, pour le bien de la vérité et de la justice. Il devrait donner sa part de vérité, afin d’éclairer davantage la religion du tribunal.

La Défense de Dadis qui consiste – ainsi – à démontrer un vaste complot civilo-militaire peut-elle prospérer face aux questions de règlements de comptes déjà évoqués dans ce procès ? Y’a-t-il des explications plausibles à ce complot ? A-t-il été, le Président Dadis, de par ses agissements la cause même de ce complot ? etc… Ainsi, contrairement au simplisme qui consisterait à faire de certaines de ses déclarations, des récupérations, ethniques, communautaires ou politiciennes, n’est-il pas judicieux de porter le débat plutôt sur ceux dont – politiquement – ce crime aurait profité ? De s’interroger – en pareille circonstance, sur des possibles ingérences étrangères et leurs commanditaires ?

Dadis a-t-il aujourd’hui tort ou raison de parler de complot contre sa personne et son pouvoir ? Des événements depuis ces treize longues années d’exil l’en ont-ils suffisamment persuadé ? Ce complot, tel que présenté aurait été décidé avant ou après les évènements du 28 Septembre 2009 ? Et ces dits événements en ont-ils été ainsi les causes ou les conséquences immédiates « des velléités du Chef de l’Etat » à vouloir – à l’époque des faits – se présenter aux élections ? Que s’est-il réellement passé ?

Pour autant de questions objectives que chacun de nous pourrait se poser, encore et encore, il devient davantage aisé pour moi de redire, qu’en ce qui me concerne, je suis avec ceux qui refusent toute conclusion hâtive, parce que justement, ce procès, comme je l’écrivis dès son ouverture, est bien celui de la société guinéenne…

Ali CAMARA

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