Généralement, les vacances scolaires sont synonymes de repos, de jeux et de retrouvailles en famille. Mais pour de nombreux enfants à Conakry, elles riment plutôt avec labeur, débrouillardise et vente à la sauvette.
Dans les hautes banlieues de la capitale guinéenne, ils sont des centaines à arpenter les rues, plateaux en main, proposant eau fraîche, biscuits, fruits, ou produits cosmétiques. Âgés environ 7 à 12 ans pour la plupart, ces jeunes marchands saisonniers deviennent le visage d’une réalité sociale bien ancrée : celle de familles précaires où chaque membre doit contribuer, même au prix de son enfance.
Rencontré à Yimbaya tannerie, Mohamed Camara, élève de la 5ème année, revend des noix de coco pour préparer la rentrée scolaire 2025-2026.
«je suis avec ma maman, je revends ces cocos pour chercher le prix de mes fournitures scolaires d’ici la rentrée scolaire. L’année prochaine je dois préparer l’examen d’entrée en 7ème année, ma mère n’a pas assez de moyens pour subvenir à mes besoins, c’est pourquoi moi j’ai décidé de revendre pendant ces vacances», a-t-il expliqué.
Quant à Soba Keita, qui attend les résultats de l’examen d’entrée en 7ème année, en attendant revend des massages dans les rues de la haute banlieue.
«je profite pendant ces vacances pour revendre des massages. J’ai choisi de revendre des massages parce que c’est la saison pluvieuse, avec l’humidité beaucoup de personnes ont des maux de corps, donc ils auront besoin de se faire masser», a-t-elle dit.
Malgré cette bravoure, ces enfants sont exposés à de nombreux risques : «Ce n’est pas facile, mais si tes parents n’ont pas assez de moyens, il faut les aider. Moi des fois la pluie me tape, le soleil aussi la même chose, mais si je ne fais pas ça, je ne pourrais pas avoir toutes mes fournitures scolaires», a mentionné Soba Keita.
Il faut signaler qu’en Guinée, les enfants sont beaucoup plus utilisés pour des fins de commerce.
Mansaré Soumah Naby Moussa