Monsieur le Président de la République,
Alassane Dramane Ouattara, il est impératif, aujourd’hui plus que jamais, de saisir la portée historique de ce moment crucial qui s’offre à vous. L’avenir de la Côte d’Ivoire ne saurait être confisqué par les calculs cyniques d’un homme, fût-il vous, qui semble désormais s’enliser dans les rets d’un pouvoir qu’il refuse obstinément de lâcher. Depuis trop longtemps, vous imposez au peuple ivoirien un étau politique qui étouffe les aspirations légitimes à la liberté, à la démocratie véritable, et à la justice sociale. Vous avez incarné, pour certains, une figure de stabilité, mais cette stabilité s’est muée en stagnation, et cette stagnation en paralysie. Les peuples qui se figent finissent par se fracturer, et il est temps de reconnaître que votre insistance à vouloir régner encore et toujours au sommet de l’État est non seulement anachronique, mais également dangereuse.
Monsieur le président,
Votre longévité politique, plutôt que de refléter une sagesse accumulée, apparaît désormais comme une preuve tangible de votre incapacité à comprendre le besoin impérieux d’un renouveau politique. Vous semblez ignorer que le pouvoir, lorsqu’il devient perpétuel, se corrompt, s’avilit, et, inévitablement, se disqualifie. La Côte d’Ivoire, sous votre égide, a trop longtemps souffert d’une gouvernance marquée par la répétition stérile des mêmes schémas, des mêmes visages, des mêmes stratégies désuètes. Ces stratégies, qui jadis pouvaient passer pour des gages de stabilité, ne sont aujourd’hui que des reliques d’une ère révolue, dont l’obsolescence menace de plonger la nation dans un cycle infini de crises.
Vous le savez pertinemment, Monsieur le Président, en aucun cas, et j’insiste, en aucun cas, vous ne devez briguer un nouveau mandat présidentiel. Ce serait un acte de trahison, non seulement envers la Constitution que vous aviez violé sans gêne pour cueillir un mandat de trop et que vous êtes censé protéger, mais aussi envers le peuple ivoirien, qui aspire désormais à un horizon politique dénué de votre omniprésence. Vos justifications, quelles qu’elles soient, ne sauraient masquer la réalité : l’épuisement d’un projet politique qui n’a plus rien à offrir. Vous avez épuisé le crédit moral et politique que la nation vous avait accordé, et persister dans votre quête du pouvoir ne ferait qu’aggraver les divisions internes, exacerber les tensions communautaires et condamner la Côte d’Ivoire à une nouvelle instabilité chronique.
Monsieur le président,
Il est urgent que vous compreniez que la légitimité politique ne s’éternise pas, elle se mérite, et elle se régénère par le renouvellement des idées et des leaders. Si vous choisissez de vous accrocher à votre fonction après ce mandat qui est déjà de trop, vous bafouerez les principes mêmes de la démocratie, vous renierez l’esprit républicain qui doit présider aux destinées de toute nation civilisée. Ce serait une faute historique, une erreur fatale, que d’imaginer, ne serait-ce qu’un instant, que vous pourriez encore incarner l’avenir de ce pays.
Monsieur le Président, l’histoire jugera sévèrement ceux qui, par excès d’ambition, auront cru que leur personne était plus importante que le bien commun. Il est encore temps pour vous de sauver ce qui peut l’être de votre héritage politique, en faisant le choix courageux de ne pas vous représenter. La Côte d’Ivoire mérite mieux que de rester enfermée dans les ornières d’un passé dont vous êtes devenu le symbole encombrant. Le renouveau est une nécessité, et ce renouveau ne pourra jamais advenir tant que vous resterez arc-bouté sur un pouvoir qui ne vous appartient plus.
Il est temps, Monsieur le Président, de céder la place. Non pas en vaincu, mais en homme d’État, conscient que le véritable service à la nation réside parfois dans le renoncement. L’heure est venue de quitter la scène politique avec la dignité que requiert votre fonction, et de laisser enfin le peuple ivoirien écrire une nouvelle page de son histoire, une page libérée des entraves de vos ambitions personnelles.
Monsieur le Président de la République,
C’est avec une ambition claire et une sincère préoccupation pour l’avenir du peuple africain de Côte d’Ivoire et à l’approche de la fin de votre mandat de trop, que je me permets de vous adresser ces quelques mots. En tant qu’observateur attentif des dynamiques politiques qui façonnent ce pays, il me semble crucial de vous rappeler l’importance d’une transmission démocratique du pouvoir en 2025, et l’impératif pour vous de ne pas briguer un nouveau mandat. Ce n’est ni par animosité, ni par manque de respect, mais bien par attachement à l’idéal républicain et à la prospérité future de la Côte d’Ivoire que je me permets cette démarche. J’espère ardemment que vous saurez entendre cet appel à un retrait digne et honorable de la scène politique, pour le bien du peuple ivoirien.
Par un petit fils africain.