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Tribune/Application des actifs miniers entre la société mère et les 2 filiales étrangères : cas des 15 milliards US du projet Simandou (Abdoulaye SOUMAH)

Comme nous aimons souvent le mentionner dans nos précédentes tribunes, que seule la modélisation minière Africaine est ou sera l’unique solution alternative aujourd’hui pour sauvegarder les intérêts de toutes les générations futures, mais aussi permettre à l’économie de faire face aux financements des programmes de développement de notre continent en général et de la Guinée en particulier. En guise de rappel, de justifications des hypothèses, la sincérité et la crédibilité de la suite du développement de toutes nos tribunes, il est important de comprendre que l’industrie minière nécessite de gros investissements conséquents à caractère incertain et irréversible, qui une fois engagés dans le circuit financier vont peser sur toute la durée de vie de l’exploitation minière et de la rentabilité financière des projets. 

En effet, les investissements dans les différents actifs miniers nécessitent une coordination stricte entre les partenaires en tenant compte des critères prédéfinis tels que le savoir-faire, des normes de qualité, les délais de livraison associés au coût, les garanties accordées et autres paramètres classés top secret selon les experts miniers et autres initiés. Ces différents postes seraient repartis entre les différents partenaires associés directement et indirectement au projet, selon les pourcentages de rendement et autres connectivités économiques et relations historiques. Par conséquent, pour une meilleure simplification de la compréhension des scenarios pour chaque rubrique ci-dessous, nous choisissons respectivement la société-mère gardant son seul statut de fournisseur de biens et prestations de services à hauteur de 50% durant toute la durée de vie du projet et deux (2) de ses filiales gardant les statuts de fournisseurs de biens et prestations de services à hauteur de 25% chacune durant toute la durée de vie du projet. Ces livraisons de biens et des prestations de services représentent en effet, dans certains cas jusqu’à 90 à 98 % de l’investissement total du projet minier dont la structure peut être résumée dans les analyses ci-dessous, les coûts des différents postes du projet Minier dans le monde en général et l’Afrique en particulier.

Hypothèse1 : Répartition du coût d’investissement de ces 15 milliards US

 Supposons ce montant de 15 milliards US dans un contexte totalement isolé entre eux, qui est d’ailleurs leur souhait et celui des fondateurs pour ces projets pareils. Voici les différents scénarios possibles qui pourraient voir jour lors de la répartition systématique de ce coût, conformément aux différents actifs détenus, engagés et acquis par la société mère et ses deux filiales.

Conséquences de ces multiples scenarios possibles :

Analysons les différents cas qui pourraient arriver à toute l’économie Africaine en général et de la Guinée en particulier, nous ne le souhaitons pas maintenant pour ce projet Simandou. Juste nous voulons démontrer l’une des vieilles pratiques de ces modèles miniers dont nous tentons de décrire dans notre école de modélisation minière, conformément aux éléments miniers qui sont les propriétés des autres partenaires étrangers directs et indirects du dit projet si possible :  

(1)-Infrastructures minières représentant plus de 30% du coût d’investissement, ce qui correspondrait à une valeur moyenne de 4 500 000 000 US. Cette manne financière serait également répartie entre la société-mère pour une valeur de 50% équivalente à 2 250 000 000 US et de ses deux autres filiales respectivement 25% de la valeur du coût des infrastructures et qui sont installées dans différents pays hors de l’Afrique pour un montant de 1 125 000 000 US chacune. Ce montant avec un jeu des techniques de rapatriement des bénéfices pourrait totalement ou partiellement échapper à toute l’économie Africaine qui n’aurait pas investi dans ces compétences minières pour capter ces flux financiers sollicités, comme ça toujours été l’exemple de beaucoup d’anciens projets miniers en Guinée ; 

(2)-Equipements miniers et autres, représentant plus de 15% du coût d’investissement, ce qui correspondrait à une valeur de 2 250 000 000 US.  Cette manne financière serait également répartie entre la société-mère pour une valeur de 50% équivalente à 1 125 000 000 US et de ses deux autres filiales respectivement 25% de la valeur du coût des équipements miniers et qui sont installées dans différents pays hors de l’Afrique pour un montant de 562 500 000 US chacune. Cette manne financière pourrait échapper totalement ou partiellement à toute l’économie Africaine qui n’aurait pas investi dans ce savoir-faire pour capter ces flux financiers sollicités, comme ça toujours été l’exemple de beaucoup d’anciens projets miniers en Guinée ; 

(3)-Usines de traitements et de Raffinerie, représentant plus de 30% du coût d’investissement, ce qui correspondrait à une valeur de 4 500 000 000 US. Cette manne financière serait également répartie entre la société-mère pour une valeur de 50% équivalente à 2 250 000 000 US et de ses deux autres filiales respectivement 25% de la valeur du coût des infrastructures et qui sont installées dans différents pays hors de l’Afrique pour un montant de 1 125 000 000 US chacune. Ce montant avec un jeu des techniques de rapatriement des bénéfices pourrait totalement ou partiellement échapper à toute l’économie Africaine qui n’aurait pas investi dans ces compétences minières pour capter ces flux financiers sollicités, comme ça toujours été l’exemple de beaucoup d’anciens projets miniers en Guinée ; 

(4)-Autres sont reparties entre les activités techniques-Recherche-Développement & Innovations minières-Ingénieries-Etudes-Expertises-Services auxiliaires et financiers, supervision des missions ou tâches générales ou spécifiques, les normes de qualités et autres exigences; représentant plus de 25% du coût d’investissement, ce qui correspondrait à une valeur  de 3 750 000 000 US. Une partie de cette manne financière près de 3 000 000 000 US, serait également répartie entre la société-mère pour une valeur de 50% équivalente à 1 500 000 000 US et de ses deux autres filiales respectivement 25% de la valeur du coût des infrastructures et qui sont installées dans différents pays hors de l’Afrique pour un montant de 750 000 000 US chacune ; ce montant pourrait échapper totalement ou partiellement à toute l’économie Africaine qui n’aurait pas investi dans ces différents éléments incorporels pour capter ces flux financiers sollicités à travers les filiales de ces mêmes entreprises étrangères. Toute l’économie Africaine songe en moyen récupérer au plus un montant de 750 000 000 US, ce qui représenterait un pourcentage maximum de 3% du cout total d’investissement. Par analogie, ce qui donnerait à la Guinée et aux entreprises locales de nouveaux souffles financiers pour les travaux de réalisation d’infrastructures et autres etc., avoisinant une valeur allant de 250 000 000 à 750 000 000 US, avec zéro (0) actif minier pour toute l’économie Africaine.

Le reste des autres actifs représenterait près de 97% pour un montant équivalent à 14 250 000 000 US dont 7 125 000 000 US pour la Société-mère et 3 562 500 000 US pour chacune de ses filiales, sera retourné et absorbé entièrement par ces sociétés, leurs différents actionnaires et les pays d’origine. Imaginons les conséquences économiques, sociales et industrielles de ces pratiques financières structurelles et leurs multiples effets sur le long terme de toute l’économie Africaine. 

Quel drame pour notre économie locale, qui ne se contenterait que de ces modèles économiques et financiers en lieu et place de ces actifs miniers décrits dans nos précédentes tribunes. Nous comprenons, pourquoi le continent se vide de ses ressources humaines, qui vont à la recherche du bonheur, malgré les réticences chez certains adeptes qui considèrent que l’avenir du monde se jouera un jour en Afrique.

Alors, est ce que l’Afrique a-t-elle intérêt à valoriser le nouveau chantier de la Modélisation minière, unique solution pour tous les pays miniers. Oui c’est possible, si nous voulons sauver les générations futures et accepter que l’avenir du monde entier se joue en Afrique un jour. Investissons-nous vers le chemin d’acquisition de ces différentes compétences minières et mêmes pour les autres secteurs, une priorité pour toutes les nouvelles autorités Africaines et futures, au cas contraire rêvons encore pour le bonheur des autres éternellement en les rendant responsables de notre destin (…).

Voici un cas d’applications directe de ce modèle d’indépendances économiques, industrielles, techniques, technologiques et autres actifs (…), avec les caractéristiques fondamentales et particulières, les différentes variables, les avantages et inconvénients, les limites dans nos économies fragiles et les perspectives de mutation.

Hypothèse2 : Le moment du retour sur investissement de ces 15 milliards US et des intérêts qui sont initialement injectés dans le Projet Simandou  

Imaginons que toute l’Afrique en général et la Guinée en particulier sont parties avec zéro (0) actif dans ledit projet, comme l’indiquent les dispositions du nouveau Code minier, qui ne prévoient aucune ouverture pour de telles innovations techniques et scientifiques sauf celles des participations en numéraires qui sont aussi cessibles et amodiables, une autre illustration pour justifier que la Guinée a des manquements à apporter dans les dispositions de son Code minier. Alors supposons que les autres partenaires miniers sont là avec plus de 120% des éléments de production durant toute la durée de vie du projet et qu’ils vous accordent un montant total de redevances, taxes et autres impôts d’une valeur d’un (1) milliard US par an. Devinons les conséquences aujourd’hui et pour le futur, en répondant à l’affirmative suivante. Si la Guinée doit percevoir au moins un milliard US par an de son projet Simandou avec zéro (0) actif détenu et ceux qui ont le total des actifs du projet à 120%, auront combien par an ?

Voilà les réalités de beaucoup de projets miniers dans la plupart des pays Africains. C’est pourquoi d’ailleurs, il est impératif de comprendre que les Revenus miniers sont dans les actifs physiques, immatériels et financiers et non dans les modèles économiques et financiers que nous avons l’habitude de fonder nos hypothèses de négociations des conventions minières ; une erreur culturelle qui a tué presque tous nos espoirs sur les fondements réels du développement de notre continent.

En conclusion de tout ce qui précède, nous sollicitons de recueillir les avis des experts internationaux pour l’intérêt de la Nation et celui des générations futures et ou ceux des experts locaux au sein des Administrations publiques minières et fiscales, afin qu’ils cartographient l’environnement de tous les actifs miniers ou économiques, leurs valorisations financières, la structuration des modèles miniers internes et externes, des incohérences et cohérences de ces modèles étrangers, les diverses modalités de partage de la rente et la consolidation de la nouvelle modélisation minière Africaine.

Par Abdoulaye SOUMAH, Doctorant en Politique Budgétaire et Fiscale des Industries Extractives dans les pays en Développement-Fondateur et Gérant du Cabinet Inteex-Sarl.

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