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AccueilGUINEERelations franco-africaine : pour un avenir fructueux (Éric Gozlan) 

Relations franco-africaine : pour un avenir fructueux (Éric Gozlan) 

L’histoire des relations entre la France et l’Afrique est tissée d’une complexité fascinante. Au fil du temps, ces deux entités ont évolué, passant de l’ère coloniale à celle d’un partenariat post- colonial en constante mutation. Aujourd’hui, l’Afrique connaît de nombreux changements politiques et elle se redéfinie sur la scène internationale. Même si la France est critiquée par une partie de la population africaine, l’amélioration des relations entre l’Afrique et la France revêt une importance cruciale pour le développement socio-économique, politique , sécuritaire et culturel des deux parties.

Cet article se penche sur les multiples facettes de cette relation complexe, en examinant certaines pistes pour l’amélioration des liens profonds qui ont façonné cette relation.

Après avoir souligné les opportunités latentes pour améliorer les relations entre ces deux acteurs géopolitiques tout en identifiant les obstacles potentiels à surmonter, nous concentrerons notre attention sur les relations économiques.

Éducation et formation 

L’éducation et la formation sont des moteurs essentiels du développement. La France et l’Afrique peuvent améliorer leurs relations en : 

  • Investissant dans l’enseignement supérieur : renforcer les programmes d’échanges universitaires, les bourses d’études (en signant un pacte avec les étudiants africains leur demandant de mettre à disposition de leur pays d’origine le savoir acquis).
  • Facilitant les échanges universitaires et culturels : encourager les échanges culturels et universitaires entre les deux régions pour promouvoir la compréhension mutuelle. 
  • Collaborant sur la recherche : encourager la recherche conjointe dans des domaines mutuels, tels que la santé, l’agriculture, les énergies renouvelables.
  • Développant des programmes de formation professionnelle : créer des programmes de formation adaptés aux besoins spécifiques de l’Afrique. 
  • Soutenant l’éducation de base : Investir dans l’éducation de base en Afrique en fournissant des ressources pour les enseignants. 
  • Renforçant la coopération institutionnelle : Établir des partenariats solides entre les institutions éducatives. 

Coopération sécuritaire 

L’amélioration de la coopération sécuritaire entre l’Afrique et la France est essentielle pour faire face aux défis communs tels que le terrorisme, la piraterie maritime, le trafic de drogues. Afin de pouvoir travailler ensemble sur ce thème, les deux entités devront :

  • Renforcer les partenariats bilatéraux en élaborant des accords de coopération sécuritaire spécifiques. 
  • Augmenter la coopération multilatérale en soutenant les initiatives de sécurité existantes , telles que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) , l’Union Africaine (UA)….
  • Partager des renseignements entre les agences de sécurité françaises et africaines pour mieux anticiper les menaces et prendre des mesures préventives.
  • Renforcer les frontières en travaillant ensemble pour renforcer la surveillance et la défense des frontières afin de lutter contre les mouvements transnationaux de groupes armés et de trafiquants.

Coopération judiciaire 

La coopération judiciaire entre l’Afrique et la France revêt une importance cruciale dans la lutte contre la criminalité transnationale, la promotion de la justice et le renforcement des liens de confiance entre les systèmes judiciaires. Pour améliorer cette coopération, il faudrait : 

  • Signer des accords bilatéraux et régionaux pour définir les modalités de coopération judiciaire , y compris l’extradition et l’assistance juridique mutuelle.
  • Organiser des programmes de formation conjoints pour les professionnels du droit, les juges, les procureurs et les forces de l’ordre afin de renforcer leurs compétences en matière de coopération judiciaire.
  • Faciliter le partage d’informations juridiques pertinentes entre les autorités judiciaires des deux côtés pour lutter contre la criminalité transfrontalière, y compris le blanchiment d’argent, le terrorisme et la corruption.
  • Encourager l’harmonisation des lois et réglementations judiciaires notamment en matière de lutte contre la corruption, de cybercriminalité et de crimes financiers. 
  • Faciliter les demandes d’assistance juridique mutuelle, y compris l’exécution des jugements et des ordonnances, entre les pays africains et la France.
  • Lutter contre la corruption en encourageant la transparence et en soutenant les initiatives anti-corruption dans les deux entités. 

L’amélioration des relations économiques et financières 

Les relations économiques et financières entre la France et l’Afrique sont depuis quelques mois dans une phase cruciale de redéfinition et de renforcement. L’Afrique, en tant que continent en pleine croissance, offre un potentiel économique considérable, tandis que la France, en tant qu’économie européenne majeure, possède un rôle clé à jouer dans le développement et la prospérité de la région africaine.

Les opportunités de coopération sont multiples, et il est impératif d’explorer toutes les voies pour renforcer ces liens économiques et financiers.

Nous nous pencherons sur les défis et les opportunités qui se présentent pour améliorer les relations économiques et financières entre la France et l’Afrique après la série de coups d’État qu’a connu le continent. Nous examinerons les solutions qui peuvent être mises en œuvre, ainsi que les initiatives, telles que celles de Samba Bathily, qui ouvrent la voie à un partenariat plus fort et plus équitable entre ces deux acteurs majeurs. 

Investissement dans les énergies renouvelables 

L’énergie propre est un domaine clé où la France et l’Afrique peuvent collaborer de manière fructueuse. Les deux parties peuvent envisager des partenariats pour développer des projets d’énergies renouvelables, tels que les centrales solaires et éoliennes. Cela permettrait de répondre aux besoins énergétiques croissants de l’Afrique tout en réduisant les émissions de carbone. De plus, l’incitation à l’adoption de technologies d’énergies renouvelables contribuerait à la création d’emplois locaux et au transfert de savoir-faire.

Accords commerciaux équilibrés 

La négociation d’accords commerciaux équilibrés est essentielle pour stimuler les échanges entre la France et l’Afrique. Les parties peuvent travailler à réduire les barrières commerciales, à simplifier les procédures douanières et à harmoniser les réglementations. Cela favoriserait l’exportation de produits africains, tels que les produits agricoles, les ressources naturelles et les produits manufacturés, vers les marchés français et européens. Il est également important de garantir que ces accords tiennent compte des besoins et des priorités des pays africains, en particulier des plus vulnérables.

Soutien à l’entreprenariat Africain 

Le développement du secteur privé en Afrique est un moteur essentiel de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté. Il est nécessaire de mettre en place des programmes de soutien aux entrepreneurs africains, notamment des mécanismes de financement adaptés aux petites et moyennes entreprises (PME). La formation et l’accompagnement des entrepreneurs en matière de gestion d’entreprise, de marketing et de développement de produits sont également importants. La France peut jouer un rôle clé en facilitant l’accès au financement, en favorisant le transfert de compétences et en promouvant le développement de chaînes d’approvisionnement régionales.

Gestion de la dette 

La gestion de la dette est un enjeu critique pour de nombreux pays africains. Il est essentiel que les gouvernements, en collaboration avec les institutions financières internationales, trouvent des solutions durables pour alléger le fardeau de la dette sans compromettre la stabilité financière. Cela pourrait inclure la restructuration de la dette, l’extension des échéances et l’exploration de mécanismes d’annulation partielle de la dette dans le respect des normes internationales de responsabilité fiscale et budgétaire

Les petites et moyennes entreprises françaises  (PME) doivent investir en Afrique 

Il est important que les PME investissent en Afrique de manière responsable, en tenant compte des besoins des populations locales, de l’environnement et des normes commerciales éthiques. Une gestion durable et éthique des investissements profitera non seulement aux entreprise elles-mêmes, mais aussi aux économies locales africaines.

L’investissement des PME françaises en Afrique est la clé pour un renouveau des relations franco-africaine car cela pourra : 

  • Stimuler la croissance économique : Les PME sont des moteurs clés de l’économie en France, et leur expansion en Afrique peut stimuler la croissance économique des deux côtés. Cela crée des opportunités d’emploi et de développement économique, contribuant ainsi à la prospérité.
  • Diversifier les marchés : L’investissement en Afrique permet aux PME françaises de diversifier leurs activités et de réduire leur dépendance à l’égard des marchés intérieurs et européens. Cela renforce leur résilience face aux fluctuations économiques 
  • Créer des partenariats locaux : Les PME ont la possibilité de développer des partenariats locaux en Afrique, travaillant main dans la main avec des entreprises africaines pour répondre aux besoins du marché et favoriser la coopération économique.
  • Renforcer les relations bilatérales : Les investissements des PME françaises en Afrique renforcent les liens entre les deux entités et favorisent une coopération mutuellement bénéfique. Cela peut conduire à des partenariats plus larges et à des échanges commerciaux. 
  • Soutenir les objectifs de développement durable : Les investissements des PME françaises en Afrique peuvent contribuer à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, en favorisant la réduction de la pauvreté, l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable et d’autres besoins essentiels 

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En conclusion, l’amélioration des relations économiques entre la France et l’Afrique représente une opportunité significative pour les deux partenaires. Les liens historiques et culturels entre la France et de nombreux pays africains ont jeté les bases d’une coopération fructueuse, mais il est impératif d’adopter une approche plus équitable et durable pour garantir que les avantages profitent à toutes les parties prenantes.

La diversification des secteurs économiques, la promotion de l’entrepreneuriat local et 

la coopération dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’infrastructure sont autant de moyens de consolider cette relation. Cela permettra de réduire la dépendance à l’égard des ressources naturelles et de créer des économies plus résilientes et diversifiées en Afrique.

 L’avenir des relations économiques entre la France et l’Afrique dépendra de l’engagement mutuel à travailler ensemble en tant que partenaires égaux, respectueux de la souveraineté et des intérêts de chaque partie. 

Éric Gozlan 

Directeur International Council for Diplomacy and Dialogue 

eric.gozlan@icdd.info 

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