Sur le plateau de la télévision nationale, le Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire a apporté quelques précisions sur la récupération des biens de l’Etat. Dans cette interview avec le ministre secrétaire Général à la présidence, Ousmane Gaoual Diallo est revenu sur l’aliénation des biens de l’Etat.
« Il faut faire la différence entre l’occupation d’un bien public ou privé et le fait de revendiquer la propriété. Il y a des domaines publics qui sont occupés depuis de nombreuses années par des particuliers et des entreprises. Sont-ils propriétaires pour autant ? S’ils ont des papiers qui le prouvent, est-ce que l’élaboration des documents a obéi à toutes les procédures ? C’est ce qui va être fait de façon minutieuse. Nous ne préjugeons pas, parce que c’est clair que nous sommes devant deux situations : il y a la situation de la légalité il y a la situation de l’éthique.
Il y a de nombreux pays dans le monde où lorsque l’État cède ses biens, ceux qui sont en charge de le faire n’ont pas le droit d’acquérir. C’est à dire lorsque le CNRD a décidé de liquider le parc automobile qu’on a trouvé pléthorique au palais, il a été clairement indiqué que les membres du gouvernement et leurs familles ne peuvent pas acheter ces biens. Dans tous les cas, lorsque cette situation prendra fin, les situations seront examinées et au cas par cas et des conclusions seront tirées », a expliqué le porte-parole du Gouvernement.
Et de préciser : « Il ne faut surtout pas que les uns et les autres croient qu’on est dans une situation revancharde ou de règlement de compte ».
Sur la question relative à situation des anciens ministres, notamment Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo, le ministre de l’Habitat dira :
« Il faut éviter de personnaliser. C’est vrai que ce sont deux personnalités politiques médiatiquement exposées, mais au-delà de ces personnes, il y a de nombreuses familles qui sont aussi concernées. Cette deuxième phase concerne plus de 80 personnes et familles, mais aussi des institutions internationales. Il ne faut pas personnaliser parce que dès qu’on rentre dans la personnalisation, on s’éloigne du cadre dans lequel se font ces opérations qui ne visent pas des personnes mais des biens. Après ça les documents vont être examinés, les situations dans lesquelles ces domaines sont sortis du patrimoine vont être examinées minutieusement et des conclusions seront tirées conformément aux engagements nationaux et internationaux », recadre-t-il.
Dans cette interview, le ministre a posé l’interrogation : « vendre ou acheter, avait-on le droit ? ».
Hady Minthé