Des produits halieutiques comme le poisson se font de plus en plus rares et deviennent chers sur le marché, se plaignent des vendeuses de poissons à l’image de Hawa Bangoura. Notre équipe de reportage l’a rencontrée au port de Bonfi alors qu’elle causait avec ses amis en face d’un gros poisson posé sur une balance. Elle parvient toujours à s’approvisionner en produits halieutiques, mais pas comme avant.
« C’est totalement différent. Aujourd’hui, tu peux dépenser plus de 7 millions sur une barque. Au retour de la pêche, elle ne t’envoie que trois casiers de dorades seulement. Quand tu revends ça, tu ne pourras même pas avoir ton capital. D’autres d’ailleurs n’envoient que deux casiers. Donc on ne gagne plus ce qu’on a l’habitude de gagner, parce que la pêche est ralentie, surtout en ce mois d’août » a-t-elle expliqué.
Si les activités des pêcheurs sont paralysées, les conséquences se font sentir aussitôt. Celle qui frappe les yeux est la cherté du poisson sur le marché, enchaîne la vendeuse.
« Actuellement le poisson est cher. Avant par exemple, on prenait des poissons banane à 18 mille, mais présentement, c’est entre 29 et 30 mille francs guinéens au port 1. Nous le revendons ensuite à 31 mille » a ajouté Hawa Bangoura.
La rareté associée à la cherté, le problème devient entier. Il tire son origine de la paralysie des activités de pêche. C’est la période des grandes pluies, les pêcheurs ne sont pas suffisamment outillés pour défier les vagues en mer.
« Nous continuons d’aller en mer, mais pas comme en temps normal. On sort notamment à la quête de notre quotidien. Quand on a un peu, on se concentre sur ça. Des anciennes barques avec ces fortes pluies, on ne peut pas aller très loin en mer, parce qu’en cas d’accident, ça devient un problème. Voici nos barques garées ici » se plaint Facinet Bangoura, pêcheur.

Cette information est confirmée par le directeur communal de la pêche par intérim de Matam. Ali Cissé lui-même a fait le constat sur la baisse du niveau de la production. Les statistiques dont ils disposent font état d’un taux de production de 45 tonnes 058 kg au mois de juin contre 21 tonnes 670 kg en juillet, soit une chute de moins de 50% au port de Bonfi.
Sekou D Camara