La lettre N: 16/PRG/CNRD du président de la République, président du CNRD qui rejette l’envoi d’un MÉDIATEUR de la CEDEAO sous prétexte qu’il n’ y a pas de crise interne qui puisse solliciter l’envoi d’un médiateur et justifie cela par la participation morose des politiques au processus transitoire.
Cette situation me pousse à me poser un certain nombre de questions que je souhaite partager avec vous:
– Le pays n’est-il pas dans une crise ?
– Cette décision du CNRD est-elle la bonne pour la réussite de cette transition ?
– Les politiques sont-ils vraiment associés à cette transition en qualité d’acteurs majeurs?
Le silence et la division dans la classe politique n’est-il un risque? La réponse à ces questions nous aidera à mieux lire le déroulement de cette transition pour jouer notre partition afin de revenir à l’ordre constitutionnel tant souhaité.
En effet, une transition est une crise permanente qui s’explique par l’absence des institutions républicaines qui garantissent le fonctionnement normal d’un État. Minimiser cette crise qui est d’ailleurs institutionnelle, est une grosse erreur que nos autorités doivent éviter pour une transition apaisée et réussie car aucun pays n’a réussi à lui seul d’organiser son retour à l’ordre constitutionnel.
Il a toujours fallu l’appui de la communauté internationale, et notre pays ne peut pas faire exception à cette règle. L’autre élément qu’il faudra tenir en compte dans cette situation que nos autorités ont tendance à minimiser. C’est la partition des politiques dans la résolution de cette crise institutionnelle. Nous savons tous qu’une crise institutionnelle est politique et sa résolution demande l’implication et l’association totale des politiques qui en sont des principaux acteurs. Il faut se dire la vérité, l’allure à laquelle nous évoluons dans cette transition est en train de fausser la donne. Faisons tout pour ne pas avoir la communauté internationale sur notre dos qui peut nous garantir devant nos partenaires financiers.
Pour finir, nous devons lutter contre toutes formes de bâclage de cette transition, qui est d’ailleurs une dernière chance pour nous et pour la future génération, mais aussi œuvrer pour que tous les acteurs concernés soient effectivement associés,c’est difficile, mais il le faut pour un déroulement stable de cette transition.
Mohamed 2 Kallo