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MINES – Une décision opaque qui relance les soupçons sur l’affaire SD Mining

Alors que la société guinéenne AGB2A-GIC est toujours empêchée d’exploiter le permis de Guinea Brain Touch (GBT) et son port installé sur le périmètre retiré à Axis Minerals, une autre entreprise, Zincheng, vient d’obtenir l’autorisation d’exporter de la bauxite depuis le port de Kokaya, géré par SD Mining.

Cette décision, signée par le secrétaire général du ministère des Mines et de la Géologie, relance les interrogations sur les pratiques du département, notamment sur la transparence et l’équité dans l’attribution des droits miniers.

Le permis de GBT n’a jamais été officiellement révoqué dans le cadre de la vague de retraits lancée en mai 2025. Pourtant, AGB2A-GIC, qui y opérait activement, a été contrainte de suspendre ses activités sur injonction du ministère. SD Mining a reçu les mêmes injonctions, les a ignorées un moment avant de les respecter.

Quoi qu’il en soit, des images prises sur le terrain montrent que le port de SD Mining a repris ses opérations dès ce mardi 12 août 2025, en toute discrétion.
Cette reprise soulève une série de questions : pourquoi autoriser une société étrangère à exporter alors que les activités sont gelées sur les autres sites miniers, notamment à Boffa, Fria et Télimélé ? Quel est lien entre Zincheng et SD Mining ? Pourquoi Zincheng bénéficie-t-elle d’un accès privilégié à un port lié à un permis contesté ? Et surtout, pourquoi AGB2A-GIC, entreprise guinéenne en règle, reste-t-elle bloquée ?

Le contexte est d’autant plus troublant que le ministre des Mines, Bouna Sylla, avait signé un protocole d’accord avec SD Mining pour la reprise du permis d’exploitation retiré à Axis Minerals. L’accord, conclu sans consultation d’AGB2A-GIC, a été vivement critiqué et finalement annulé.

Les raisons sont claires : l’offre de SD Mining était trois fois inférieure à celle d’AGB2A-GIC. Là où SD Mining proposait un premier versement de 50 millions USD, AGB2A-GIC offrait 150 millions USD immédiatement, assortis d’un complément de 100 millions USD dans un délai de six mois. Les promesses de paiements futurs de SD Mining — 75 puis 125 millions USD — restent hypothétiques.

AGB2A-GIC, dont les bénéfices sont intégralement réinvestis en Guinée, emploie plusieurs centaines de travailleurs, toujours rémunérés malgré l’arrêt forcé. À l’inverse, SD Mining a mis une partie de son personnel en congé technique, tout en reprenant discrètement ses exportations.

Ce déséquilibre dans le traitement des opérateurs miniers soulève une inquiétude légitime : les règles sont-elles les mêmes pour tous ? Et si non, qui décide des exceptions ? Dans un secteur aussi stratégique que celui des mines, la transparence n’est pas une option — elle est une exigence.
capture d’écran d’une partie du courrier du MMG.

Amadou Hamza Bah

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