La tension monte dans la localité de Kama, une sous-préfecture relevant de la préfecture de Lola, où un conflit entre éleveurs et agriculteurs semble avoir franchi un nouveau cap. Les éleveurs, qui se disent victimes d’attaques répétées contre leur bétail, dénoncent l’inaction des autorités locales et exigent la démission du ministre de l’Élevage, Félix Lamah.
Selon Mamadi Bamba, chargé des conflits entre éleveurs et agriculteurs dans la région, plusieurs têtes de bétail auraient été abattues ces derniers jours par des agriculteurs, sans que les autorités ne réagissent.
« Les agriculteurs tuent nos animaux sous les yeux impuissants des autorités locales. Le ministre Félix Lamah, qui était censé venir résoudre ce problème a préféré se rendre dans une autre localité » a-t-il expliqué
Les éleveurs affirment avoir perdu toute confiance aux autorités administratives et dénoncent une absence totale de mesures concrètes pour protéger leur cheptel.
« Depuis mardi, toutes les issues de Kama sont bloquées. Les agriculteurs continuent d’abattre nos bœufs sans aucune intervention. Nous avons alerté le préfet, le gouverneur, mais rien n’a été fait » déplore Mamadi Bamba et de poursuivre « Lorsqu’il (le ministre) est enfin venu, au lieu d’apporter des solutions, il nous a demandé d’accepter les pertes. Cela montre clairement qu’il cautionne ce qui se passe ici ».

Au-delà du simple affrontement entre éleveurs et agriculteurs, Mamadi Bamba évoque une dérive plus inquiétante.
« Ce n’est plus un simple conflit foncier. Il y a une dimension d’ethnocentrisme. Certains ressortissants de la localité incitent leurs proches à attaquer nos troupeaux. » à t’il déploré.
Face à cette situation, les éleveurs en appellent à l’intervention du président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya. « Nous demandons au président de nous venir en aide. Nous sommes complètement abandonnés. Le ministre nous a tourné le dos. Même après le passage du général d’armée Abdoulaye Keïta, qui avait pourtant demandé que des dispositions soient prises, les violences ont repris ».
Alors que la situation reste tendue à Kama, les éleveurs exigent des actions concrètes et immédiates. Leur principale revendication reste la démission du ministre de l’Élevage, qu’ils jugent incapable de gérer cette crise qui perdure depuis plusieurs années.
Gilbert Yoma Neyo TinguianoDepuis N’Zérékoré, pour Kalenews.org