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AccueilGUINEELes intellectuels guinéens face au miroir de leurs contradictions ! (Olladi Ibrahima)

Les intellectuels guinéens face au miroir de leurs contradictions ! (Olladi Ibrahima)

Dans cette Guinée, le mot intellectuel devrait rimer avec lucidité, constance et engagement pour la vérité. Pourtant, à observer le comportement de certains de nos « penseurs en politique» autoproclamés, on se demande si le savoir ne s’est pas transformé en un simple accessoire décoratif, à sortir selon l’occasion et à ranger dès qu’il gêne les intérêts personnels du moment.

Ces derniers temps, nous avons beaucoups vu et entendues dans ce pays, le spectacle est affligeant. Des hommes et femmes bardés de diplômes, certains même pas mais prompts à citer Montesquieu ou Fanon, changent de discours au gré des vents politiques. Ce qui était hier une injustice criante devient, sous un autre régime, un « choix stratégique » sans pensé aux centaines de familles endeuillés. Ce qu’ils dénonçaient avec vigueur dans l’opposition, ils l’excusent aujourd’hui au pouvoir. On parle de principes, mais on pratique la géométrie variable.

Le plus inquiétant, ce n’est pas seulement cette versatilité, c’est le cynisme assumé avec lequel elle est revendiquée. Certains justifient leurs contradictions par des formules creuses, les décrets et arrêtés pour se servir et non servir : « Le contexte a changé », « Il faut être réaliste », ou encore le fameux « La Guinée d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier »… Comme si la justice, la vérité et la cohérence étaient des denrées périssables, à consommer selon la saison.

Or, un intellectuel digne de ce nom ne doit pas être le porte-voix des puissants du moment, mais la conscience critique d’une nation. En trahissant la constance des idées, ces prétendus guides de l’opinion affaiblissent non seulement leur propre crédibilité, mais aussi la confiance que le peuple place dans la parole savante.

Il est temps que les véritables intellectuels guinéens se lèvent, non pas pour séduire les salons feutrés du pouvoir, mais pour parler vrai, quitte à déplaire. La société n’a pas besoin de perroquets qui répètent ce qui arrange, mais de voix courageuses qui maintiennent le cap, même au cœur de la tempête.

L’histoire ne retient pas ceux qui se sont vendus aux circonstances, mais ceux qui ont su rester droits, quand tout autour d’eux penchait. À nos intellectuels de choisir : rester des phares dans la nuit, ou devenir de simples bougies qu’un souffle politique éteint.

Quel avenir pour la Guinée ?
En attendant, je prends mon café !

Olladi Ibrahim, journaliste.

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