Il y a quelques années, je prenais à cœur la défense de cette pauvre dame, Zenab Dramé, surnommée Zenab Nabaya, victime d’une conspiration inique. Une conspiration montée de toutes pièces par certains cadres influents du « navire jaune », soutenus par une poignée de jeunes, manipulés à l’époque par des intérêts sournois. Tout ceci pour assouvir des rancunes personnelles et éclipser une vérité gênante.
Je m’en souviens comme si c’était hier : avec la conviction d’un homme intègre, j’avais pris position pour exiger un audit généralisé de toute l’administration, plutôt que de m’en prendre aveuglément à une seule personne, une victime expiatoire, dont le seul « crime » était d’avoir été prise dans un tourbillon de calomnies et de machinations. Je voulais une investigation approfondie, transparente, afin de mettre à jour la vérité, plutôt que de tomber dans la facilité de l’acharnement.
Mais ma démarche n’a pas été bien accueillie. Bien au contraire. À l’époque, j’ai été traité de tous les noms : trahi, calomnié, vilipendé par ceux-là mêmes qui, dans l’ombre, jouaient à manipuler les âmes fragiles et prêtes à croire n’importe quelle rumeur. Ceux qui, obnubilés par le pouvoir et la position, se sont précipités dans une chasse aux sorcières sans fondement.
Qu’est-ce qu’on n’a pas dit sur moi ? Rien. Tout a été dit. Chaque accusation, chaque insulte, chaque tentative de me faire passer pour ce que je n’étais pas. Et pourtant, je suis resté là, implacable, à défendre ce qui me semblait juste, avec une fermeté que l’histoire jugera un jour. Car dans ce système clanique, où la loyauté se mesure à l’opportunisme, chaque voix discordante devient un ennemi à abattre.
Tous les signes annonciateurs de ce qui allait se passer le 5 septembre étaient déjà là : des rancœurs enfouies, des intrigues de palais, des manipulations de jeunes sans repères, sans conscience claire de l’enjeu. Le clanisme régissait tout, et la vérité n’était qu’une option parmi tant d’autres dans ce monde d’opportunisme. Je me souviens avoir dit à l’époque que ce climat ferait mal, que ce ne serait pas une simple tempête, mais un cataclysme.
Aujourd’hui, le temps a passé. Mais la triste réalité m’apparaît encore plus clairement. Je vois cette même jeunesse du « navire jaune », ces jeunes que l’on avait si facilement manipulés à l’époque, aujourd’hui dans des positions incroyables. Je les regarde, je les observe, et ma tristesse se mêle à une profonde désillusion. Que puis-je faire, à part continuer à observer et à prendre des notes ? Le temps, finalement, nous situera tous.
Je reste, comme je l’ai toujours été, fidèle à mes principes. Je garde en moi les leçons de cette époque et je sais que, même si la vérité tarde à se révéler, elle finira par éclater. Je ne m’inquiète pas pour moi. Je reste « au labo », comme on dit. Parce que je sais que le temps a toujours une façon de rendre justice, même aux plus oubliés.
𝗔𝗯𝗱𝗼𝘂𝗹𝗮𝘆𝗲 𝗖𝗢𝗡𝗗É,
𝑝𝑜𝑙𝑖𝑡𝑜𝑙𝑜𝑔𝑢𝑒, 𝑙’𝑢𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑠𝑐𝑎𝑝é𝑠 𝑑𝑢 𝑠𝑖𝑙𝑒𝑛𝑐𝑒