Lorsque le Professeur Alpha Condé était au pouvoir, le procès du 28 septembre était déjà un sujet d’actualité. Le gouvernement aurait dû tout mettre en œuvre pour l’organiser.
À l’approche des élections présidentielles de 2015, le Président Cellou Dalein Diallo avait décidé de sceller une alliance avec le parti de Moussa Dadis Camara, les FPDD, celui-là même qui était considéré comme responsable du massacre du 28 septembre, un massacre dont la quasi-totalité des victimes étaient issues de l’UFDG.
Pire encore, à cette époque, le sort du capitaine Dadis Camara n’était pas encore scellé : il n’était qu’un accusé, tandis que les victimes, elles, restaient dans l’oubli et l’indifférence. Malgré cela, le Président Cellou Dalein avait tout de même accepté de s’allier à celui qui était suspecté d’être le commanditaire du massacre de plus de 157 Guinéens.
Nous avons dénoncé cette immoralité politique, mais on nous a répondu : C’est de la politique ! Qui êtes-vous pour dire au Président Cellou ce qu’il doit faire ?
L’objectif était simple : faire tomber le Président Alpha Condé, coûte que coûte. Comme le dit Machiavel : Tous les moyens sont bons pour accéder au pouvoir.
Aujourd’hui, voir ces mêmes ultra-militants de l’UFDG critiquer la grâce présidentielle accordée par le Président Mamadi Doumbouya au Capitaine Moussa Dadis Camara me fait sourire. Désormais, tout le monde connaît le rôle qu’il a joué dans les événements du 28 septembre. Mais ceux qui, hier, étaient prêts à pactiser avec lui, malgré les lourdes accusations qui pesaient contre lui, viennent aujourd’hui crier au scandale ?
S’ils estiment que cette grâce cache une ambition politique, ce qui est tout à fait possible, qu’ils n’oublient pas qu’eux-mêmes avaient jadis validé une alliance avec ce même Capitaine Moussa Dadis Camara, alors qu’il portait sur lui la responsabilité du massacre du 28 septembre (commandement).
Je me demande : à quand une véritable prise de conscience chez certains militants de l’UFDG ? Pauvres sont ceux qui jugent avec le cœur et non avec la tête.
D’ailleurs, les militants du RPG, UFR, PEDN… sont bien mieux placés pour critiquer cette grâce présidentielle que ceux de l’UFDG, en particulier ceux qui avaient validé l’alliance Dadis-Cellou.
L’histoire est têtue parfois…
Dr. Karamo Kaba
Écrivain Auteur Consultant
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