Comme dans toute médiation, le Dr Boni fait face aux premières difficultés. Qu’elles surviennent au début, pendant ou à la fin du processus de négociation. A ce titre, que dire de la volonté apparente du CNRD de circonscrire l’action du médiateur qui exige de ce dernier pourtant de la stratégie pour s’en affranchir en vue de rassurer l’autre partie. La partie ne semble pas évidente depuis que des partis politiques et des acteurs de plateformes civiles récusent le format des échanges faut le dire tout de même voulu tel par le ministre des Affaires Étrangères et son homologue de l’administration du territoire. Agir ainsi, non seulement laisse comprendre que les autorités tiennent à prouver qu’elles ne souhaitent pas du tout assouvir les caprices des partis politiques majeures qui refusent qu’on les confonde aux forces politiques qu’ils jugent vouloir jouer au trouble fait. Mais également prendre parti de la sorte dans l’organisation des travaux du médiateur consiste à se considérer comme au-dessus de la mêlée alors que les autorités au pouvoir sont en réalité un sujet objet de ladite négociation. Sinon c’est considéré qu’on peut être juge de ses propres contradictions. Alors même que le bureau local de l’organisation avait depuis lundi commencé déjà les prises de contact avec les organisations. Démarche qui imprimait naturellement à la médiation une indépendance pourtant nécessaire à la négociation.
Une chose reste d’une forte ambiguïté dans cette façon de faire du CNRD : C’est vouloir admettre l’envoi d’un médiateur et se refuser d’observer la moindre concession afin de mitiger les égarements de la transition et de ce fait amoindrir les contradictions profondes. Cette attitude complique davantage le travail de Boni. Et justement, il faut que toutes les parties acceptent de lâcher du lest pour faciliter son travail. Si comme on le disait tantôt, les autorités ne semblent pas se résoudre à ce que nous sommes en crise, alors que les partis politiques et les acteurs de la société civile font aussi abstraction de certaines exigences. Il faut accorder toutes les chances de réussite au travail du médiateur ce qui passe naturellement par répondre à l’appel ne serait-ce qu’aller réitérer ses positions qui ont entre temps et au gré du contexte, changé. Il faut absolument à ce niveau de la crise éviter de jouer au cassant. Il faut aller vite et bien pour apaiser le pays.
Kabinet Fofana
