Ils sont presque rares ou jamais devant les caméras depuis le début du conflit. Ils ont préféré garder le calme en ayant nourri d’espoir que l’affaire, qu’eux n’avaient pas considéré comme étant un problème, se règle par le face-à-face et non dans les médias. Malheureusement la sortie médiatique du directeur de la loterie nationale de Guinée, LONAGUI, ajoutée à la fermeture de l’entreprise qu’ils gèrent les tirent de leur sommeil. Aujourd’hui ils ont décidé de s’adresser à la presse.
Il s’agit de Souleymane Baldé, responsable des finances de la société Guinée Games, Mohamed Diariatou Camara, responsable commercial et Ibrahima Sory Camara, responsable logistique.
« Nous sommes en règle. Nous payons nos redevances, nos taxes vis-à-vis des impôts », a entamé Souleymane Baldé, responsable financier. L’homme visiblement déçu du sort qu’on leur a infligé poursuit sa communication « Et même si telle n’était pas le cas, la procédure voudrait qu’on nous adresse un courrier dans lequel on nous dit ce qu’on nous reproche, puis il y a une confrontation directe pour nous permettre de justifier nos chiffres. Malheureusement rien de tout cela n’a été » a-t-il regretté. Après un soupir, Souleymane relève la tête, d’un regard triste, et continue « Nous payons nos redevances sur le brut. Même pas sur le net. C’est-à-dire dire, quand un parieur joue 2.000gnf et gagne 100.000gnf par exemple, la lonagui s’en fout. Parce qu’en plus des 98.000gnf que nous devrions rajouter sur les 2.000gnf misés par le parieur, nous devrions aussi chercher les 18% de 2.000gnf pour payer la redevance. Chaque semaine nous payons nos redevances à la lonagui et au trésor public » a-t-il révélé sans détour.
Ibrahima Sory Camara, responsable logistique de Guinée Games lui aussi, échaudé par la suite des événements, enchaîne avec des interrogations « Si vous prenez, déjà au niveau de la licence pasgui et loto que nous avons payée, il est mentionné dessus du 01 janvier au 31 décembre 2022. Vous remarquez donc que nous sommes dans le délai ? Mais ils nous ont coupé le réseau. Ils ont dit qu’ils vont prendre le Loto et le Pasgui, et que nous, nous devrions utiliser d’autres segments. Mais depuis qu’ils ont coupé, vous avez remarqué quel segment qui est ouvert ? Pourquoi ne pas créer de la concurrence loyale dans le pays au lieu de fermer Guinée Games ? Parce que la LONAGUI et nous, nous sommes en train d’utiliser le même type de jeu. Elle fait déjà le loto, le pasgui. Pourquoi maintenant vouloir monopoliser ? » S’est-il interrogé.
Dans ce gros imbroglio, près de 25.000 personnes perdront leur emploi et se retrouveraient ainsi au chômage. Mohamed Diariatou Camara, responsable commercial de Guinée Games s’exprime « Je travaille avec tous les agents revendeurs qui sont dans les points de vente, tout le réseau physique et aussi le réseau en ligne. Quand vous prenez toute la chaîne, il y a des responsables de communes et de régions à l’intérieur desquelles il y a des agents de zone.
J’ai des responsables de zone, qui gèrent à leur tour les régions et les communes.
Quand vous prenez une zone, il y a des commerciaux et leurs assistants. Les agents dans les kiosques travaillent avec deux co-agents. Nous avons près de 8.000 agents. Multipliez cela par trois vous aurez 24.000gnf. Et tous ceux-ci travaillent et qui perçoivent des commissions provenant des 7.500 kiosques sur toute l’étendue du territoire. Au-delà des agents qui travaillent directement avec nous, il y a des prestataires, les fournisseurs, les médias, et beaucoup d’autres personnes » a-t-il laissé entendre. Il ajoute : « Si vous voyez ce que la LONAGUI essaie d’apporter comme raison d’arrêt de Guinée Games, c’est incroyable. Elle (lonagui ndlr) dit que le pays perd beaucoup d’argents lorsqu’un segment de jeu est géré par des privés. Aujourd’hui elle se tape la poitrine par rapport au déploiement des kiosques. Mais en réalité, elle n’a pas eu besoin de prospecter le terrain. Partout où il y a un kiosque de Guinée Games, elle dépose le leur. C’est de l’incompétence. »
Parlant des 600.000.000gnf que la lonagui aurait généré la journée du dimanche, Souleymane Baldé, responsable des finances de la société Guinée Games affirme que ce n’est vrai pas et met au défi quiconque de lui prouver le contraire : « Ce n’est pas possible pour un dimanche de réaliser un chiffre d’affaire de six cents millions de francs guinéens. Il a fait cela pour tromper le chef de l’Etat. J’invite d’ailleurs amplement le chef de l’Etat à lui demander de déposer les 600.000.000gnf dans les caisses de l’Etat ou au trésor public pour qu’il ait la traçabilité » a-t-il martelé.
Il poursuit : « Guinée Games c’est plusieurs milliers d’emplois, c’est plusieurs agents. Le jour qu’ils l’ont fermé, bien que nous avions appelé au calme, vous avez constatez le mécontentement des gens à travers la ville de Conakry. Ceci explique clairement que Guinée Games à de l’impact sur la vie des gens. Nous n’avons jamais refusé de payer un parieur. Ce qui fait qu’il y a un engouement au tour de Guinée Games, c’est que les parieurs savent que chez nous en jouant tu sais déjà ce que tu gagnes, et le lendemain tu sais déjà où aller encaisser ton argent. Il n’y a aucun quiproquo autour. Il y a des tickets gagnants qu’on ne peut pas payer. On ne peut pas les payer parce qu’ils ont déconnecté nos machines et on ne peut pas vérifier les résultats. Ces parieurs sont dans l’attente de leurs gains. Les agents aussi ne peuvent pas percevoir leurs commissions parce que nous n’avons pas fait de tirage » lance-t-il.
Pour ces 3 hommes, à quoi ça servirait de créer de nouveaux chômeurs (en fermant GUINÉE GAMES) au profit de nouveaux emplois que l’on dirait créer à la Lonagui. Une synergie des 2 aiderait à créer plus de richesse et réduirait encore plus le taux de chômage.