Se faire un acte d’état civil dans la commune de Kaloum est un parcours de combattant. Sur le chemin, il faut surmonter la lenteur due à la négligence des agents d’enrôlement, le mépris, l’arrogance et la concussion. Du moins ce ce qui ressort d’un reportage que nous avons réalisé au service d’état civil de la commune de Kaloum.
Sachant pas à quel saint se vouer, les citoyens rencontrés dans la localité se plaignent du manque d’égard des dames qui les accueillent. Moussa Sylla, résidant de la localité se dit être victime.
« Je pense que les dames qui sont à l’accueil à l’état civil de Kaloum n’ont suivi aucune formation sur le service public. Elles se croient chez elles et traitent les gens avec mépris et arrogance. Vous partez, vous pouvez rester pendant des minutes soit uniquement elles sont en train de causer entre elles soit elles parlent ou manipulent leurs téléphones. Elles ne peuvent même pas vous regarder, sans oublier l’arrogance qui va avec. Nous avons un sérieux problème dans notre pays, vous partez pour un service public, des agents censés vous guider se montrent nerveux avec des langages blessants. La directrice devrait leur apprendre comment se comporter au service public», dénonce Moussa Sylla rencontré à la devanture de la Cour abritant l’état civil de Kaloum.
Mme Fatoumata Bangoura déclare être victime des mêmes gestes dans le même service.
« Ici l’accueil est désagréable. Moi j’étais venue avec le diplôme de mon enfant, j’ai besoin de le légaliser. Je ne savais pas comment faire, mais au lieu de me le faire comprendre, il y a une dame de teint noir qui m’a plutôt dénigrée. Parce que quand tu te moques d’une personne plus âgée que toi, moi je crois que tu lui as manqué du respect. Avec un ton offensant, elle me dit que ce n’est pas chez eux là-bas on fait ça. J’ai été choqué par le langage, je voulais lui répondre mais j’ai laissé tomber ».
Quant à Mariame Camara, elle dénonce la négligence dont elle a été confrontée dans son dossier.
« J’ai déposé mes dossiers le 14 octobre, on m’a donné trois semaines. Après ce délai je suis venue c’était un mercredi, mais on m’a fait savoir que la Directrice qui signe n’est pas sur le lieu. La semaine suivante, puisqu’on m’a fait savoir qu’ils travaillent du lundi au mercredi, j’ai pu récupérer mon acte de naissance. Mais quand je suis arrivé au commissariat de Kaporo rail parce qu’on a déménagé, on m’a dit là-bas que mon acte n’est pas activé par la commune. J’étais obligée de revenir à la commune. Au troisième bureau passant par la salle d’accueil, j’ai dit au monsieur que le commissariat dit que mon acte n’est pas activé. Il a demandé la copie de mon acte, juste une seconde il dit qu’il l’a activé. Mais je me suis demandé pourquoi il ne l’avait pas activé après plus d’un mois. Il fallu que je quitte Kaporo Rails pour venir le lui demander. J’ai eu mon acte le 25 novembre 2024».
A l’état civil de Kaloum, les citoyens rencontrés dénoncent également le favoritisme et la concussion. Une dame sous anonymat a fait ces remarques.
« Quand je suis partie, les dames qui sont dans la salle d’accueil m’ont dit que si je veux avoir mon acte de naissance, je vais devoir payer 50.000 GNF. A défaut de ce montant, elles m’ont dit que je ne peux l’avoir qu’après trois semaines. Malheureusement c’est ce qui a été fait».
Suite à l’intervention du président de la délégation spéciale de Kaloum, notre reporter a pu rencontrer Madame Camara Amitou Fofana cheffe service du bureau d’état civil. Sur les manquements dénoncés dans son service, elle s’est défendue : « Souvent quand les gens viennent, il y a des démarcheurs qui sont à la devanture qui interceptent. Donc si par malchance la personne tombe sur un de ceux-là, je dirais que certainement c’est ce qui fait problème. Sinon ici c’est tellement organisé de sorte qu’on a eu aucun problème. C’est la commune de Kaloum qui a commencé la biométrie en octobre 2020 et jusqu’à présent personne ne s’est plaint. Le service anti-corruption passe souvent à la mairie pour faire un constat, mais ils n’ont jamais évoqué des cas de corruption.
En plus à la réception dès que tu rentres il y’a un monsieur que vous trouvez, je suis surprise d’attendre qu’il n’y a que des femmes qui sont à la réception et qui parlent mal aux gens et qu’elles sont arrogantes. A la réception c’est un monsieur après une dame, ils sont au nombre de deux (2) personnes. Ils acceptent de prendre les gens jusqu’à 15 heures 30 minutes. Après 15h 30mn, on fait la statistique, le nombre de dossiers, on fait un tri les mauvais Dossiers on les met de côté. Une fois que le dossier est trié, ceux qui sont bons on les traite, les mauvais on interpelle les propriétaires», a répliqué Mme Camara Amitou Fofana.
Sur le programme de la récupération de l’extrait d’acte de naissance où les citoyens dénoncent trois semaines de retard à défaut d’être favoris, la cheffe du bureau d’état Civil de Kaloum rétorque : « on te donne une semaine», a-t-elle précisé avant d’enchaîner : « Et dire qu’on reçoit du lundi au mercredi nous on reçoit jusqu’au jeudi à midi. Parce qu’il faut recevoir les dossiers du mariage le même jeudi et traiter, parce qu’il faut afficher les dossiers dix (10) jours avant».
Dossier d’enquête à suivre
