Conakry, 30 avril 2025 – C’est une image rare mais porteuse d’espoir pour l’administration publique guinéenne. Ce samedi 26 avril, dans la salle de conférence feutrée de l’hôtel NOOM à Conakry, une ovation chaleureuse a accompagné la remise d’un prix d’honneur à un homme dont le nom rime avec rigueur, éthique et probité : Djibril MAGASSOUBA, magistrat financier, conseiller maître hors hiérarchie à la Cour des comptes de Guinée.
La distinction, décernée par l’Association Guinéenne des Auditeurs (AGA), en collaboration avec l’Union des Instituts d’Audit Interne de l’Afrique de l’Ouest (UIAI-AO), couronne un parcours marqué par la droiture et un engagement sans faille au service de la transparence. Il s’agit du Prix d’intégrité et de probité morale, une reconnaissance continentale qui salue le travail silencieux mais essentiel de ce serviteur de l’État.
Un magistrat au-dessus des pressions
Ce prix n’est pas le fruit d’une campagne de communication ni d’un lobbying bien orchestré. Il est le résultat d’une enquête indépendante menée par l’AGA, à l’insu même du principal intéressé. C’est donc dans la surprise que Djibril MAGASSOUBA a accueilli cette distinction.
« J’ai été surpris mais agréablement ce soir par ce prix qui m’a été décerné à la suite d’une enquête dont je n’avais pas connaissance », a-t-il déclaré avec une sincérité émue.
À travers cette reconnaissance, c’est tout un ensemble de valeurs qui est mis en lumière : l’intégrité, l’indépendance, la neutralité, l’objectivité et la conduite exemplaire. Des critères rigoureusement appliqués par le jury, comme l’a précisé le Président de l’AGA :
« Nous décernons un prix spécial à un compatriote qui incarne l’intégrité, l’indépendance, la probité et l’impartialité dans l’exercice des missions d’audit des services de l’État. Après des enquêtes approfondies, il s’est révélé être un homme qui ne cède ni à l’argent, ni aux pressions, ni aux influences sociales. »
Une boussole morale dans la tempête
Dans un pays où la corruption gangrène souvent les mécanismes de gouvernance, ce prix agit comme un rayon de lumière dans l’ombre. Magistrat financier, Djibril MAGASSOUBA rappelle que sa mission ne consiste pas à juger selon des émotions, mais à faire parler les chiffres dans l’intérêt du peuple.
« Le métier de juge est noble et sacerdotal. Nous, magistrats financiers, disons le droit entre les gestionnaires de l’État et la population. Accepter de l’argent pour ne pas dire la vérité, c’est mentir au nom de millions de Guinéens. Et il faut le marteler : on rendra compte à ces populations devant Dieu et devant l’Histoire. »
Six critères ont guidé l’attribution de cette distinction :
- Ne jamais accepter d’argent lors d’une mission de contrôle ;
- Produire des rapports objectifs, sans jugement de valeur ;
- Résister aux pressions ou influences extérieures ;
- Respecter les normes internationales et nationales dans l’exercice professionnel ;
- Adopter une conduite irréprochable sur le terrain ;
- L’impact positif des rapports de mission sur la vie de la population guinéenne.
Une reconnaissance partagée
Pour le récipiendaire, ce prix dépasse sa personne. Il est le reflet d’un effort collectif, d’un travail d’équipe au sein de la Cour des comptes, mais aussi du soutien indéfectible de ses proches.
« Ce prix est plus qu’une distinction, c’est un rappel que l’intégrité, la rigueur et l’éthique sont des piliers essentiels pour construire des organisations fortes et durables. »
Djibril MAGASSOUBA n’a pas manqué de dédier son prix à l’ensemble des magistrats de la Cour des comptes et à tous ses collègues engagés dans la construction d’un État responsable et crédible.
« Je renouvelle ici mon engagement à œuvrer, avec humilité et détermination, pour une gouvernance plus juste, plus transparente et plus performante en Guinée. »
Un exemple pour les générations futures
Dans un monde où les repères s’effritent, des hommes comme Djibril MAGASSOUBA rappellent qu’il est encore possible d’exercer une fonction publique avec honneur, dignité et responsabilité. Ce prix, au-delà de l’émotion et des éloges, invite chacun à revoir ses principes, sa conscience professionnelle et son rôle dans la société.
La République de Guinée, à travers cette célébration, vient de poser un acte fort : celui de reconnaître ses justes. Et cela, dans l’histoire des peuples, reste inoubliable.
La rédaction de Laguinee.info
