Des citoyens se plaignent des actes d’extorsion et de concussions au Commissariat central de Matoto. Plusieurs témoignages faits à notre rédaction dénoncent la cupidité des agents et officiers de police judiciaire dans ce commissariat. Obtenir une mise en liberté sans infraction, rendre visite à une personne gardée à vue ou lui amener le repas, porter plainte, il faut payer une somme d’argent.
Ce sont des pratiques aisées et devenues des normes dans le Commissariat central de Matoto. Une dame désespérée pour obtenir la libération de son enfant conditionnée à une somme d’argent dit avoir amené le repas à son fils, mais les agents postés lui ont demandé 10 000 GNF.
« Quand je suis partie au commissariat central de Matoto, il y avait deux agents(un homme et une femme), je les connais bien, dès que je leur ai dit que je suis venue voir mon fils qui a été arrêté la nuit, ils m’on-dit que la visite c’est 10 000 GNF. Je leur ai dit non je veux juste lui parler, ils se sont catégoriquement opposés si je ne paie pas les 10 000 GNF. Mais comme je n’ai pas d’argent j’ai dû quitter. Après je suis parti voir l’officier qui est en charge du dossier, il s’appelle Jean Loua pour obtenir la libération de mon enfant qui a été arrêté à tort, lui aussi m’a dit qu’il n y a aucun problème. Il a d’ailleurs fait sortir mon fils, mais après il m’a dit que je devais payer une somme d’argent alors que je n’ai rien. Ça c’était le matin, j’ai dû quitter. A 15 heures je suis revenu avec le manger pour mon fils, cette fois ci j’ai trouvé une vieille dame vraisemblablement fatiguée, de teint clair, je la connais bien si je la revois, elle aussi me dit que donner le repas, je dois payer 10 000 GNF. Je suis restée sans mot( pleurs)», a fait savoir madame Kaba.
Ces actes de concussions sont dénoncés par d’autres citoyens. Un homme rencontré à l’entrée du commissariat central a déploré la même situation.
« Ici au commissariat de Matoto, tout est question d’argent. Même quand vous portez plainte, si vous ne payez pas l’argent, il n y aura aucune suite. J’ai porté plainte contre quelqu’un mais on me dit de payer 50 000 GNF pour accompagner ma plainte. Ce pays vraiment nous fait honte. Si le ministre Bachir Diallo ne nous aide pas, ces gens ne nous encouragent pas de venir à la police. Tu as raison ou tu as tort, tu paieras l’argent une fois au commissariat de Matoto».
Nous sommes entrés en contact avec des officiers de police dudit commissariat qui assument bien le fait qu’ils retirent des sommes d’argent aux citoyens pour des libérations et tous autres services.
Nous avons tenté de joindre le procureur du ressort qui n’a pas décroché l’appel et nous lui avons envoyé un message sans succès.
Kalenews
