L’ancien ministre de la justice, garde des sceaux s’est largement exprimé ce mardi sur l’ouverture du procès des massacres du 28 septembre. C’était chez nos confrères de la radio Espace. Dans son intervention, Me Cheick Sacko s’est réjoui que ce procès puisse enfin avoir lieu. Il a aussi rappelé les actes qu’il a posés pour la tenue de ce procès.
A la question qu’est-ce qui l’a empêché à organiser le procès sur ce dossier, l’ancien garde des sceaux accuse le manque de volonté politique de la présidence d’alors.
« Il n’y avait pas de volonté politique. Pas de la part uniquement que de Sekoutoureyah mais de la part de ceux qui gravitaient autour de la présidence. Il y avait des intérêts entrecroisés pour empêcher la tenue de ce procès. Il n’y avait pas que Sekoutoureyah, il y avait d’autres personnes tenues dans l’ombre et qui sont encore tenues dans l’ombre », révèle-t-il avant de poursuivre :
« Le fait que certaines personnes, des militaires et même certains civils étaient en fonction et qu’on les laissait en fonction, contrairement à Gassama Diaby et Cheick Sacko qui travaillaient dans ce sens… Certains n’étaient pas chauds. On pouvait faire ce procès en 2018, 2019, rien ne nous empêchait de faire ce procès. Pourquoi on n’a pas fait ce procès ? Manque de volonté politique certes, quelques intérêts qui embrigadaient ce procès, mais aussi ce qui est très importants, malheureusement depuis 58 il y a ce serpent de mer qui est la question d’impunité », déplore-t-il.
Pour la réussisse du procès programmé le 28 septembre 2022, Me Cheick Sacko mise sur le respect des règles de procédure.
« Il faut que ce procès réussisse, c’est indispensable pour l’équilibre de ce pays. Pour que ce procès réussisse, il faut le respect scrupuleux de la procédure. Il faut le droit de la défense, il faut que les accusés puissent s’exprimer en toute liberté et que leurs droits soient absolument respectés. A côté des victimes, il y a aussi des témoins. Il faudrait faire venir tous les témoins qui savent quelque chose dans ce dossier pour que la vérité puisse sortir. Sans cela nous allons voir un procès bancal ».
Par ailleurs, l’ancien garde des sceaux estime que la construction d’un bâtiment pour la tenue du procès sur les crimes du 28 septembre n’était pas nécessaire.
Lancinet Camara
