En marge de la reprise de l’audience criminelle dans l’affaire M’Mah Sylla ce mercredi, 11 janvier au tribunal de Mafanco, deux chirurgiens témoins ont été appelés à la barre. Il s’agit de Pr Aboubacar Touré et Pr Hassane Fofana, tous en service au CHU d’Ignace Deen.
À l’ouverture des débats, c’est le Pr Aboubacar Touré, Directeur national des établissements hospitaliers et de l’hygiène hospitalière au CHU d’Ignace Deen, qui a pris la parole. Dans ses explications, l’incompétence des médecins ayant fait la première intervention chirurgicale sur la défunte M’Mah Sylla a été mise en cause : « Pour être chirurgien, après les sept ans d’études en médecine, il faut encore cinq autres années. Il faut jamais rater la première intervention chirurgicale, il faut atteindre la cible », a déclaré Pr Aboubacar Touré.
Lors des débats, la nécessité d’entendre les médecins tunisiens dans la mort de M’Mah Sylla a été évoquée par la défense. Un des avocats a fait remarquer qu’il est incompréhensible de rejeter la faute sur les médecins guinéens en laissant de côté ceux tunisiens : « Ils n’ont qu’à envoyer le rapport », exige Pr Hassane Fofana.
Vraisemblablement indignée, la partie civile souhaite que les auteurs des actes commis sur M’Mah Sylla soient condamnés à la hauteur de leur forfaiture : « Ces personnes là, j’espère qu’elles seront poursuivies pour viol suivi d’acte de barbarie. Maintenant, peut-être pour le second médecin, on verra au fil du temps quelles sont ses différentes responsabilités, quelles sont les fautes qu’il a commises, parce qu’il y avait un viol. Il avait un certain nombre d’informations et il n’a pas alerté le conseil de l’ordre des médecins. Une faute professionnelle qui entraine de facto une espèce de complicité », dénonce Me Halimatou Camara.
Les débats se poursuivront le 25 janvier prochain au TPI de Mafanco.
Mohamed Lamine Souaré
