Polémiqueurs, insulteurs, cireurs de bottes et autres dénigreurs professionnels, il est temps de changer de métier ! Notre pays a besoin de bâtisseurs qui innovent et avancent, plutôt que de ceux qui se complaisent dans le bruit et la fureur. L’ère des discours creux, des querelles inutiles et des invectives doit céder la place à l’action et à la responsabilité.
En Côte d’Ivoire, le président Félix Houphouët-Boigny affirmait avec justesse que le travail est une religion. Mais, dans notre pays, le débat public est trop souvent envahi par des voix stridentes, dénuées d’alternatives constructives. Il nous incombe donc de propulser la Guinée vers l’avant. En effet, si le président Sékou Touré a choisi la pauvreté libre plutôt que l’opulence colonialiste, qu’en est-il de cette liberté aujourd’hui, alors que nos voisins poursuivent leur ascension ? Ne devons-nous pas éviter de nous égarer dans des échanges stériles sur les médias traditionnels et les réseaux sociaux, tout en négligeant l’essence de l’action concrète et du travail assidu ?
Au Sénégal, le président Macky Sall, en quittant le pouvoir, a rappelé qu’un homme d’État doit savoir partir lorsque l’intérêt supérieur du pays l’exige. C’est un exemple à méditer, d’autant plus que gouverner, c’est servir avec humilité.
De l’autre côté de l’Atlantique, où l’on célèbre ce mois de février le mois de l’histoire des Afro-Américains, le président Abraham Lincoln a prouvé que, bien que les slogans populistes puissent séduire temporairement, la politique-spectacle a ses limites. Oui, ils ont raison ! Gouverner exige avant tout pragmatisme et sérieux, plutôt que de crier plus fort que les autres. Et que dire du président Jacques Chirac ? En 1995, il avertissait : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Ce cri d’alarme sur l’environnement vaut également pour nos sociétés. Pendant que certains s’acharnent sur des futilités, les urgences sont là : éducation, santé, économie, sécurité… Autant de défis qui nécessitent moins de discours et plus d’action.
Alors, comme nous l’a si judicieusement conseillé Ba Mamadou, ancien président de l’UNR (Union pour la Nouvelle République), « retroussons nos manches et remettons-nous au travail ! » Car ne nous y trompons pas, le développement n’est pas un décret magique sorti d’un couvre-chef, mais bien une œuvre de longue haleine que nous devons bâtir ensemble. Cela concerne chacun d’entre nous. Il ne suffit pas de crier son patriotisme comme un supporter en délire pour être un véritable acteur. Le président Houphouët-Boigny l’a d’ailleurs parfaitement résumé : « La vraie richesse d’un pays, c’est son peuple et son travail. » Et je vous assure, le président Dadis Camara a raison de dire : « Le patriotisme ne s’achète pas au marché ! » Je ne mentionne même pas le président Doumbouya, qui est déjà au charbon ! Bref, j’ai dit. J’en passe des meilleures, car le meilleur reste à venir.
Par Alpha Abdoulaye Diallo in Le Populaire du 24 février 2025