Au début de la transition, certains ministres se sont livrés à une véritable mise en scène : s’attribuer des mérites imaginaires, vanter des « réalisations » inexistantes et chercher à séduire une opinion souvent naïvement sensible aux promesses spectaculaires et aux effets d’annonce. Mais la réalité, implacable, les a vite rattrapés.
Face au temps, à l’amateurisme et à l’improvisation, la propagande triomphante a volé en éclats.
La vérité est brutale : nombre de ces ministres ont été parachutés à des postes qu’ils n’ont jamais mérités. Leur nomination ne doit rien à la compétence ni à l’expérience, mais au hasard, aux intrigues et à une fameuse doctrine du « non recyclage » aussitôt reniée. Des profils qui n’auraient même pas eu la chance de diriger une simple division se retrouvent à la tête de ministères stratégiques. Conséquence : la gouvernance du pays s’enlise et le quotidien des Guinéens s’aggrave.
En panne de légitimité et incapables de livrer des résultats, beaucoup se réfugient dans la facilité : les invectives, la diversion, et des procès en sorcellerie contre les véritables élites, ces hommes d’État aguerris qui, par leur envergure et leur poids électoral, dérangent les médiocres.
Dans ce registre, un ministre se distingue particulièrement. Depuis son arrivée au gouvernement, il traîne derrière lui une série de catastrophes qui font de lui un véritable porte-malheur pour le sport national et, au-delà, pour le pays tout entier.
Tout ce qu’il touche se transforme en échec :
• La tragédie sanglante de N’Zérékoré,
• L’élimination absurde du Syli national, malgré toutes ses chances, après une CAN ivoirienne remarquable,
• Les fiascos répétés dans toutes les disciplines sportives, synonymes de larmes et de drames,
• Et, tout récemment, l’humiliation d’une délégation bloquée en Ouganda, réduite à lancer des appels à l’aide faute de moyens.
Comme si cela ne suffisait pas, la malchance semble le poursuivre jusque dans sa vie personnelle : évacuations sanitaires à répétition, accidents de voiture, collaborateurs frappés par des drames, équipes étrangères frappées de malheurs en Guinée. Une malédiction bien ordonnée commence toujours par soi-même.
Au lieu de se remettre en question, il s’enferme dans l’arrogance. Reconduit par miracle grâce à un repêchage collectif, il passe son temps à chercher des boucs émissaires pour masquer ses limites. Mais qui assumera les responsabilités du drame de N’Zérékoré ? de l’élimination du Syli ? de la crise interminable de la Féguifoot ? des surfacturations et des dépenses fantaisistes qu’on lui reproche ?
Déjà entendu dans le cadre des enquêtes sur N’Zérékoré, soupçonné de malversations et isolé dans son propre camp, il s’agite dans les médias, croyant sauver sa tête par un zèle maladroit. En vain.
Son sort est scellé.
Il n’y a que lui qui ne le sait pas encore.
Tant pis pour lui.
Souleymane SOUZA KONATÉ,
Coordinateur de la Cellule de Communication de l’UFDG
Président de la Commission Communication de l’ANAD .