C’est la réaction du juriste Sekou Oumar Camara. Selon cet homme de droit, la profession d’avocat est incompatible avec la qualité du conseil national. Le juriste conforte sa position par les dispositions de la loi qui régie la profession d’avocat en Guinée.
Cette précision fait suite à la plaidoirie de Maître Mohamed Traoré, ancien bâtonnier qui a récemment défendu l’ancien coordinateur du FNDC au Tribunal de Première Instance de Mafanco, alors qu’il est conseiller national au CNT.
« On ne peut pas être Membre du CNT et exercer la profession d’avocat. En Guinée, la profession d’avocat est régie par une loi du 26 Mai 2004.
Selon ce texte, en son article 32, l’exercice de la profession d’avocat n’est pas compatible avec un emploi ou une fonction publics. Cette interdiction de cumul de la fonction d’avocat et de la fonction publique ne souffre que de deux exceptions: être journaliste ou enseignant.
Or, être Membre du CNT, c’est occuper un emploi ou une fonction publics, qui ne sont ni l’enseignement, ni le journalisme.
En conséquence, on ne peut pas être à la fois un avocat en exercice et un Membre du CNT. Entre les deux, il faudra choisir. C’est ce que dit la loi sur la profession d’avocat. Et comme aucune autre loi en vigueur, notamment le Règlement intérieur du CNT, n’apporte une exception à la règle posée à l’article 32 de la loi du 24 Mai 2004 sur la profession, il ne devrait même pas y avoir matière à débat.
Et si l’on considère qu’être Membre du CNT c’est être en mission temporaire de l’Etat, cela ne change pas grand chose au fond. Selon l’article 33 de la loi sur la profession d’avocat, l’avocat en mission temporaire de l’Etat ne doit pas exercer la profession d’avocat», a précisé le juriste S.O.Camara.
Lancinet Camara