La réponse des coalitions politiques, à la main tendue du colonel Mamadi Doumbouya, aura été du tac au tac. Cette posture de défiance affichée par ces coalitions vis-à-vis de la junte, dont elles rejettent la plateforme de dialogue, n’aura pas surpris outre mesure les observateurs que nous sommes. Les faits nous auront tout simplement donné raison, pour s’être demandé la veille, si le président de la transition ne prêchait pas dans le désert. En réitérant sa main tendue à des acteurs politiques désabusés. Qui ne peuvent plus voir les autorités de la transition en peinture. Dans ce climat empreint de suspicion, la démarche présidentielle ne pouvait que solder par un coup d’épée dans l’eau.
Avec des acteurs politiques, nimbés de la gloire tirée de la mise au ban de la junte par la communauté internationale. C’est sans surprise donc que les coalitions politiques constituées autour de l’ANAD et du FNDC Politique ont mis au rebut le Premier ministre et son cadre de dialogue.
Arguant qu’à leurs yeux, ‘’le seul cadre de dialogue crédible est celui qui mettra en face d’un côté le CNRD et le gouvernement, de l’autre les acteurs politiques et sociaux qui ont des revendications sur la conduite de la Transition, en présence du G5 et sous la supervision du médiateur de la CEDEAO.’’
Les coalitions déplorent dans la même veine, que ‘’les facilitateurs qui devraient être choisis par les parties au dialogue soient plutôt nommés de façon discrétionnaire. Que le médiateur de la CEDEAO soit plus figuratif qu’architecte capable de lever tous les obstacles, notamment les atteintes inadmissibles aux droits et libertés fondamentaux, pour rendre possible et fécond le dialogue nécessaire à une sortie réussie de la transition’’.
Après avoir défilé leur chapelet, elles en sont venues à la conclusion en sont venues à rejeter systématiquement l’arrêté du Premier ministre. Récusant de facto les facilitatrices nommées par le chef du gouvernement.
Comme du berger à la bergère, les alliances disent elles aussi ‘’tendre la main au CNRD dans l’esprit de l’article 77 de la Charte de la transition’’. Dans cette guerre des tranchées, les forces vives ont simplement jeté le bébé avec l’eau du bain. Sans sourciller.
Mamadou Dian Baldé