Sauf changement de calendrier, l’ouverture du procès du massacre de 2009 se fera le 28 septembre 2022. Si de nombreuses victimes saluent avec enthousiasme la nouvelle, l’avocat de l’un des accusés dénonce un procès ‘’imposé’’.
Il s’agit de Me Paul Yomba Kourouma, avocat de Toumba Diakité, qui estime que la préparation de ce procès n’a pas été faite : « C’est un procès forcé, un procès imposé avec un gout d’inachevé sur le plan de la préparation. A quelques jours de cette date, l’infrastructure n’est pas encore mise à disposition, les milliers de personnes marcheront sur la terre ferme chez… pour poser leurs pieds emprunts de boue tout sur un carreau, faute de d’Alette. Les magistrats pouvant en fin composer le tribunal compétent, celui de Dixinn vient d’être nommé à peine, sans aucune connaissance du dossier, la formation offerte aux magistrats et greffiers n’aura été qu’un gaspillage de deniers publics parce qu’on a dit que le tribunal ad hoc était incompétent, ne répondait pas aux normes et qu’il ne pouvait avoir de légitimité. C’est déjà une victoire de la défense de Toumba parce que nous savons maintenant les magistrats qui meublent le tribunal de première instance de Dixinn, qui vont siéger dans la formation régulière », a-t-il dénoncé dans l’émission Africa 2015 de Nostalgie.
A quelques jours de l’ouverture du procès, Me Paul Yomba Kourouma fait remarquer que toutes les personnes incriminées dans cette affaire n’ont encore regagné Conakry : « Les accusés n’ont pas encore tous rallié Conakry. Tous les accusés devraient se constituer prisonniers à la veille de l’ouverture du procès. Est-ce qu’on a songé à leur accueil à la maison centrale ? Parce que tous ceux-là qui sont accusés, qui ont obtenu des ordonnances sous contrôle judiciaire, tous doivent être désormais à la disposition de la maison centrale sans distinction et sans exception. Il y a aussi l’instruction de ce dossier qui est loin d’être terminée. Il y a eu trop d’omissions, d’exclusions volontaires d’acteurs majeurs de ce massacre. Le dossier n’a pas connu d’audition de témoin et n’a pas connu de confrontation. En tout cas nous nous acheminons vers un supplément d’information qui va être ordonné par le juge ou vers une suspension d’audience », indique-t-il.
Mohamed Lamine Souaré
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