Depuis les années 1990, la Guinée, pays de l’Afrique de l’Ouest, est dans une démocratie libérale, instaurée par le feu Président Général Lansana Conté. A laurée de chaque scrutin électoral, le parti au pouvoir fait face à certaines partis de l’opposition. En 2010, Alpha Condé a été élu au pouvoir. De son arrivée au pouvoir jusqu’à son éviction le 5 septembre 2021, Alpha a fait face au Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo
Membre de ce parti politique de l’opposition, Aboubacar Kouyaté, jeune dynamique est depuis plusieurs années séquestré et menacé de mort pour son combat pour la démocratie.
Joint par téléphone par notre rédaction, il est revenu sur les difficultés qu’il a traversées avant de faire part du danger qui le guette toujours. Connu sous le nom Aboubacar KOUYATE (AK – UFDG) de nationalité guinéenne, il compte quitter son pays pour sauver sa vie.
En effet, Kouyaté a très tôt arrêté ses études et s’est lancé dans le commerce et grâce à sa bravoure, il a réussi à élargir son activité en travaillant pour sa propre personne. Parallèlement à son travail, il a adhéré le parti politique dénommé Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) par sa propre conviction en novembre 2012, dans le but de participer au combat pour l’instauration d’une véritable démocratie au pays, d’un état de droit et combattre le système ethnocentrique imposé par Alpha Condé et son gouvernement.

Après quelques années de combat politique et un engagement sans détour, il a obtenu la confiance des militants qui l’ont élu lors du congrès du 19 octobre 2014 au poste de secrétaire chargé à l’organisation du comité de base à Hamdallaye Mosquée (secteur 3), quartier de la banlieue de Conakry et fief de l’opposition. Cette confiance portée sur sa propre personne lui a redonné le courage de redoubler d’effort pour le combat noble que mène son parti. Cet engagement lui a valu d’être victime de persécutions et d’arrestations arbitraires de la part des autorités de son pays.
Il (Kouyaté ndlr) s’est fait arrêter le 23 avril 2015 lors de la manifestation de l’opposition pour s’opposer au calendrier électoral fixé par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) qui prévoyait les élections présidentielles avant les communales. En tant que secrétaire chargé à l’organisation, il a mobilisé les jeunes du quartier pour répondre à l’appel. Comme d’habitude, ils étaient toujours pacifiques et il était devant la foule pour donner l’exemple. Ils ont marché jusqu’au rond-point de Belle-Vue où ils se sont fait tirer dessus à balles réelles par les forces de l’ordre. Il s’est fait injustement et violement arrêter par les gendarmes qui l’ont battu avec leurs matraques et fusils, menotté et trainé par terre puis conduit à l’escadron mobile numéro 2 de Hamdallaye où il a été violement interrogé puis enfermé dans une cellule très restreinte dans des conditions extrêmement difficiles et inhumaines. Il a été privé de tous ses droits.
Fin 2021, l’arrivée du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) a été applaudie et saluée par une frange importante de la politique notamment par les acteurs socio-politiques du pays. Quelques mois plus tard, l’espoir s’est transformé en désillusion pour la plupart.
Aboubacar Kouyaté a été une nouvelle fois arrêté et emprisonné. Après un mois d’incarcération, il a été libéré suite à une négociation faite par son parti et sa famille qui ont payé la somme de 2 000 000 de francs guinéens et la condition était qu’il ne devait plus participer à une manifestation politique.

Après son rétablissement, il a repris progressivement ses activités professionnelles et politiques malgré les tortures, menaces et arrestations arbitraires dont il faisait l’objet. Il a donc décidé de continuer. L’arrivée des militaires au pouvoir par coup d’État le 5 septembre 2021, a été constatée comme une autre forme de menace contre sa personne et plusieurs autres militants de son parti. Les manifestations ont commencé pour exiger le changement des conditions de vie de la population et le retour du leader de l’UFDG Cellou Dalein Diallo, en exile depuis plus d’une année. C’est dans cette optique qu’il participait aux événements et manifestations organisés par l’opposition et son parti.
Il s’est une nouvelle fois fait arrêter le 28 juillet 2022 lors de la manifestation appelée par l’opposition pour dénoncer le non-respect des accords signés par la junte au pouvoir depuis le 5 septembre 2021, la mauvaise gouvernance, l’injustice, l’insécurité et l’impunité. Il s’est impliqué de manière très active pour la réussite de ladite manifestation.
Trois jours après son arrestation, il a été transféré à la prison centrale de Conakry (sûreté). Il a été emprisonné dans des conditions très ignobles et dégradantes qu’il ne saurait oublier dans sa vie. C’est dans ces conditions qu’il était enfermé jusqu’au jour de son évasion, c’était la nuit du 07 août 2022. Son frère a réussi à soudoyer un garde pénitentiaire qui l’a fait évader de la prison.
Après son évasion, son frère l’a conduit chez l’un de ses amis à Coyah le temps d’organiser sa fuite du pays dont il a quitté contre son gré le 10 août 2022.

Au regard de la gravité des accusations infondées qui ont été portées contre sa personne, mais aussi son évasion de la prison sans être jugé, sa vie serait en danger. De peur d’être arrêté à nouveau voir même être tué sans jugement équitable, sa seule alternative pour être à l’abri de cette séquestration et menace de mort, est de quitter la pays. D’où son appel pressant pour avoir une protection internationale.
Nous y reviendrons !
MLS