Poursuivi pour ‘’crimes de sang’’ par la justice guinéenne, le président déchu Alpha Condé, poursuit son séjour médical en Turquie, depuis le 21 mai dernier. Pour l’heure, aucune date n’a été communiquée par la junte, annonçant son retour prochain au bercail. Dans un article publié sur Jeune Afrique, François Soudan, directeur de la rédaction de cet hebdomadaire, a fait des révélations sur le séjour médical de l’ancien président dans la capitale turque.
Tout d’abord, le journaliste rapporte que l’ancien président a été admis dans une suite du Conrad Hilton avant qu’une villa ne soit mise à sa disposition par ses amis turcs. Selon François Soudan, Alpha Condé a été placé sous ‘’discrète protection policière’’ par le président turc Recep Tayip Erdogan : « Il est exactement dans les mêmes dispositions d’esprit que le jour de sa chute. Certes, il poursuit sa convalescence, les deux opérations subies début 2022 à Abou Dhabi ayant laissé des traces sur sa carcasse d’octogénaire. Mais son état physique a manifestement peu à voir avec les confidences alarmistes de son ancien médecin personnel, le docteur Kaba, qui lui donnait six mois à vivre et en avait persuadé le colonel Doumbouya. Suffisamment valide en tout cas pour une heure de marche quotidienne sur la plage, l’ex-président passe ses journées à lire, à peaufiner son bilan et à s’entretenir au téléphone avec des amis dont le cercle, inévitablement, s’est restreint », indique-t-il.
Plus loin, François Soudan fait remarquer que le président déchu éviterait toute action de nature à ‘’embarrasser » la junte qu’il l’a évincé du pouvoir. Selon notre confrère, l’ancien locataire du palais Sekhoutoureya entretient néanmoins des contacts avec ses proches, dont certains chefs d’État : « Régulièrement, des chefs d’État dont il est resté proche – Denis Sassou Nguesso, João Lourenço, Yoweri Museveni, Faure Gnassingbé… – prennent, directement ou non, de ses nouvelles, tout comme des personnalités avec lesquelles il a étroitement travaillé, comme Paulo Gomes, Carlos Lopes, Vera Songwe, Don Mello, et quelques autres. À l’instar du président de la BAD, Akinwumi Adesina, qui lui a rendu un hommage remarqué en marge des Assemblées de la Banque en mai (« j’ai une très haute appréciation de lui, c’est quelqu’un dont l’Afrique peut être fière ») », a-t-il rapporté.
Depuis l’annonce de son départ par la junte guinéenne, c’est silence radio. D’ores-et-déjà, des spéculations font croire que ce séjour médical consiste à permettre à l’ancien président, d’échapper à la justice guinéenne.
Mohamed Lamine Souaré
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