La Guinée a n’en pas douté est à un tournant crucial de son histoire.
Des élections présidentielles, législatives et communales se profilent à l’horizon.
Cela dit, nous assistons à une reconfiguration politique avec des anciens partis traditionnels qui ont obtenu l’essentiel des voix ces 15 dernières années, qui se font un peu bousculés, voire écarter du jeu politique.
Des partis comme: le RPG, l’UFR et l’UFDG sont encore sous observation par le MATD, alors même que lors des dernières épreuves électorales, ces partis ont concentré l’essentiel des voix.
Un des scénarios probable, ce serait une élection sans ces principaux partis, et en l’absence de leurs leaders très populaires et représentatifs dans le pays, cela nous conduirait à une élection pas si inclusive, dont l’issue risque d’être contestée. Ce scénario nous conduirait sans doute à une crise post-électorale, à des manifestations publiques ou à un climat de tension et de mécontentement d’une grande partie de la population guinéenne.
Le second scénario, c’est une élection en présence des principaux partis avec d’autres leaders qui émergent au sein de ces partis traditionnels, et qui vont pour cette élection être les acteurs majeurs de ces élections qui se profilent, c’est un scénario envisageable, qui demandera du compromis entre les leaders et leurs militants, ce scénario conduirait sans doute à moins de tensions, et de crispations notamment si le CNRD ne présente pas de candidats, ce qui semble très peu probable…
Le troisième scénario, c’est une candidature du président actuel ou l’un des membres du CNRD, avec la présence de quelques partis non représentatifs et avec une poids électoral faible et en l’absence des principaux partis traditionnels et représentatifs, ce scénario nous conduirait inéluctablement vers l’élection facile du président actuel sans réel opposition, avec des risques élevés de tensions et de contestations de la légitimité et de l’inclusivité des élections. Ce scénario serait un coup de force, un forcing, mais sur le court et le long terme le président risquerait de voir son autorité et son pouvoir contestés par une grande partie de la population avec le risque d’un climat explosif et délétère.
Le dernier scénario serait celui d’une non candidature du CNRD, d’un maintien de la promesse Initiale, d’une main tendue réelle à l’opposition, et d’un jeu politique qui reviendrait aux acteurs politiques. C’est le scénario le moins probable mais qui sur le long terme aurait un bénéfice immense pour la paix sociale et la stabilité du pays.
La balle est dans le camp du CNRD, il reste à savoir quelle option ils choisiront, en sachant que chaque scénario a des avantages et des inconvénients…
Alseny Thiam
