Après 13 ans, le procès des massacres du stade du 28 septembre s’est ouvert ce mercredi 28 septembre 2022 à Conakry. Au lendemain de l’ouverture de ce procès tant attendu, certains avocats de la défense font ressortir un caractère d’inégalité entre les parties. C’est le cas de Me Pépé Antoine Lamah, un des avocats de Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte d’alors.
Joint par téléphone dans l’émission Mirador, Me Pépé Antoine Lamah fustige l’incarcération de son client. Selon lui, il n’est pas question que le capitaine Moussa Dadis Camara partage la même prison que son ancien aide de camp qui aurait tenté de l’assassiner.
« c’est avec une forte dose d’inégalité que le procès s’est ouvert. Aujourd’hui nos clients sont retenus à la maison centrale sur la base d’un simple courrier. Je puis vous dire, que nous sommes déçus que le capitaine Moussa Dadis se soit retrouvé à la maison centrale avec toute la bonne foi qu’il a manifestée pour la tenue de ce procès. Il n’a pas tenu rigueur quant au délai de comparution, il a librement choisi de rentrer pour répondre au calendrier. Il vient on lui réserve la maison centrale où il cohabite avec la personne qui a tenté de l’assassiner le 3 décembre 2009. Vous comprenez le danger, le risque qu’il en court en étant dans le même milieu que cette personne. C’est vraiment dangereux », a-t-il fait savoir.
Abordant les couleurs du premier jour de l’audience, Me Pépé déplore: « Hier, nous avons également déploré qu’on ait pas permis à la défense de rencontrer les accusés avant même que les audiences ne s’ouvrent. Nous n’avons pas eu ce droit hier. Nos clients nous ont été séparés comme si nous étions des intrus dans cette salle, comme si nous venions figurer dans cette procédure pour juste maquiller une parodie de justice. Nous ne pouvons pas nous retenir sans fustiger le comportement du procureur de la République que nous allons assigner les heures et jours à venir devant le juge compétent », a-t-il lancé.
Sur les charges articulées contre son client qui sont entre autres: « les faits de meurtre, assassinat, incendie volontaire, pillage, violence sexuelle, enlèvement, complicité…. il précise « le président Moussa Dadis Camara est poursuivi pour complicité. On le poursuit pour complicité parce que l’accusation estime qu’il aurait procuré des moyens, donné des ordres et des instructions à ceux qui sont indexés comme étant auteurs de ces crimes », a notifié Me Pépé Antoine Lamah.
Mansaré Naby Moussa 628-030-370