Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice Alphonse Charles Wright a ordonné au procureur spécial de la CRIEF Aly Touré d’engager des poursuites judiciaires contre les élus locaux dans tout le pays. Ces élus doivent justifier leur gestion à la tête des collectivités locales.
Cette décision du ministre Charles Wright est saluée par des activistes de la société civile à N’Zérékoré.
Au micro du correspondant régional de Kalenews.org ce mardi 13 février 2024, Emmanuel Fassou Sagno a invité le Garde des Sceaux au respect strict de la procédure pénale. « Le ministre de la Justice est dans son plein droit de faire des injections. Il faut rappeler que les conseillers communaux sont déjà à terme de leur mandat. Aujourd’hui les conseillers communaux en République de Guinée sont illégaux, parce qu’ils sont en fin de mandat. Certes il faut se coller aux textes pour réfléchir comment il faut les remplacer, certes par les délégations spéciales, mais la loi prévoit pendant 6 mois. On peut aussi changer des délégations spéciales à travers des constats où des audits, qui montrent à suffisance qu’il y’a eu des détournements de derniers publics. En cela si le ministre pense qu’il faut auditer les 5 ans de gestion de ces conseillers communaux, je crois que c’est normal, c’est tout à fait normal. Seulement ce qui pourrait nous étonner pourquoi c’est maintenant que le ministre fait de cela un cheval de bataille », s’interroge cet activiste de la société civile avant de poursuivre.
« Est ce que certes parce qu’il a à sa possession des informations qui pourraient éventuellement faire impliquer ces élus locaux dans la gestion. Ce qu’il faut noter c’est que certaines communes, notamment des communes où il y’a l’exploitation des ressources minières, il y’a souvent des redevances importantes que payaient ces sociétés minières à ces communes, et dont la gestion jusqu’à présent n’est pas élucidée. Les populations de ces localités se demandent souvent que font ces sociétés minières pour nous. Et pourtant ces montants sont versés au niveau des mairies. Nous voulons que cela se passe dans toutes les procédures légales en la matière, qu’il n’y a aucune situation de chasse aux sorcières », prévient Emmanuel Fassou Sagno.
Concernant la déception du ministre de la Justice Garde des Sceaux contre la CRIEF, ce défenseur des droits humains invite Alphonse Charles Wright à fournir les éléments de preuves. « Est ce qu’un ministre de République doit se contenter aux rumeurs? Est ce qu’un ministre de République doit se contenter seulement aux dits des gens sans éléments de preuves? Vous pensez que la CRIEF c’est une déception apprend-on? Il serait très loisible d’ouvrir des enquêtes minutieusement préparées, pour savoir qu’est ce qui motive sa déception de la CRIEF. Est ce que la CRIEF ne joue pas pleinement son rôle en disant le droit par rapport aux détournements liés aux derniers publics, tout ce qu’on a reproché aux anciens dignitaires sous le magistère d’Alpha Condé? Est ce qu’il les accuse de corruption? Je crois c’est mieux que le ministre puisse réunir tous ces éléments de preuves et les mettre à la place publique. Je l’invite qu’il ne reste pas dans les mots qu’il aille dans les faits pour montrer qu’est ce qui motive sa déception. Sinon ça sera très dangereux, qu’il a fait outrances aux magistrats, étant donné qu’il n’a pas d’éléments de preuves », a laissé entendre ce défenseur des droits de l’homme.
Par ailleurs, il invite le gouvernement de la transition au retour à l’ordre constitutionnel, tout en respectant les droits humains.
De N’Zérékoré, Gilbert Yoma Neyo Tinguiano, Kalenews.org