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La transhumance des leaders politiques en Guinée : un symptôme révélateur et dangereux pour le Pays ( par Mansaré Soumah Naby Moussa) 

La pratique de la «transhumance politique» des cadres et dirigeants d’un parti à un autre au gré des circonstances et des intérêts personnels s’est banalisée sur la scène politique guinéenne depuis la deuxième République. Ce phénomène, loin de n’être qu’un simple jeu d’échecs partisan, est le miroir d’une crise plus profonde qui tourne autour de l’absence de convictions idéologiques fortes, la quête du pouvoir à tout prix, et, in fine, la dégradation de la confiance des citoyens envers leurs représentants.

Une stratégie de clientéliste qui provoque des détournements 

Après les résultats de chaque scrutin, des positionnement se font sentir, il n’est pas rare de voir des responsables de premier plan abandonner le parti qui les a portés pour rallier celui qui détient les leviers du pouvoir. Cette dynamique est d’autant plus prégnante qu’elle est encouragée par une stratégie clientéliste qui consiste à promettre postes et prébendes à ceux qui changent de camp. La conséquence est immédiate, l’opposition se fragmente. Le détournement devient monnaie courante car chacun cherche à se servir que de servir la Guinée. Ils sont juste des nomades politiques par nature. Et c’est peuple qui endosse la responsabilité. 

L’affaiblissement du débat public

Lorsque la ligne politique devient un simple label commercial, le débat d’idées se tarit. Les partis politiques cessent d’être des bus de propositions et deviennent des coquilles vides, peuplées de saltimbanques en quête de gratification.

Des racines socio-culturelles se dégradent 

En Guinée, la notion d’engagement politique est souvent subordonnée aux solidarités ethniques ou régionales. Le passage d’un parti à un autre peut se justifier comme un acte de loyauté envers un réseau plus restreint que l’idéologie. De ce point de vue, la transhumance traduit aussi une défaillance de la socialisation politique. L’éducation civique ne permet pas d’ancrer, dès le plus jeune âge, l’idée que la politique est d’abord un service public, avant d’être un jeu de pouvoir.

Mansaré Soumah Naby Moussa, Journaliste et diplômé en Sociologie développement communautaire

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