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La Guinée, face aux enjeux et défis géopolitiques miniers a besoin de trois (3) nouvelles institutions pour soutenir sa refondation et assurer la défense, sécurité, prospérité et croissance de son économie (Abdoulaye Soumah)

Depuis le 05 septembre 2021, la Guinée est dans une nouvelle phase de son histoire socio-économique ; politico-institutionnelle et diplomatique sous le magistère de son Excellence Général Mamadi DOUMBOUYA, Président de la République. C’est pourquoi d’ailleurs, il faut signaler des avancées majeures enregistrées durant cette période exceptionnelle de refondation institutionnelle. Des réalisations d’infrastructures modernes dans de nombreux secteurs ; des réformes économiques et sociales ; la cartographie sociale et recensement général de la population à vocation d’état civil en cours ; l’évaluation et l’identification des projets structurels au nombre d’une cinquantaine dans le programme simandou 2040 et la structuration des responsabilités des acteurs nationaux et internationaux. Des promesses et innovations dans la nouvelle constitution et l’annonce des échéances électorales au dernier trimestre l’année 2025. 

Cependant, malgré tous ces résultats factuels durant cette période de refondation institutionnelle, les conséquences des sujets géopolitiques miniers et industriels guettent l’économie Guinéenne, qui repose et dépend totalement d’ailleurs sur les actifs étrangers dans les différents secteurs stratégiques.  Des exemples illustratifs au rang du top trois (3) des entreprises dans les différents secteurs tels que Mines ; Pétroles ; Télécommunications ; Banques ; Assurances ; Brasserie et services d’expertise et du Développement sont tous détenus par les capitaux étrangers au détriment des valeurs et promotion du Patriotisme Economique National-PEN. 

De passage, nous remercions, félicitons et encourageons les champions-fondateurs nationaux des entreprises évoluant dans certains secteurs stratégiques, telles que Guicopres BTP; Guiter SA, Begec Group ; Tulip Industries ; GPC Groupe ; Groupe Sonoco et autres qui s’identifient et résistent, malgré les tempêtes dans le foyer.     

La Guinée, pays minier par excellence, premier ou 2eme producteur mondial de la bauxite détenant plus de la moitié des réserves (40 milliards de tonnes de bauxite ; 12 milliards de tonnes de minerais de fer dont Simandou seul détient plus de 8 milliards; 500 tonnes d’or ; 25 à 30 millions de carats de diamant et autres) , pourrait devenir un géant de l’acquisition, détention, application, exploitation, innovations, développement, modernisations techniques et mutations des actifs économiques et financiers ; matériels et physiques ; immatériels sur certaines substances stratégiques telles que : l’aluminium, l’acier et l’or ; si naturellement les autorités en font leurs priorités.

 C’est pourquoi, la Guinée, avec les sociétés locales sont toutes spectatrices des réalités et évènements du secteur minier, malgré toutes les réformes engagées pour la mise en application des principes du contenu local et opportunités naturelles. Elles sont spectatrices de l’exploitation et rentabilité de leurs propres actifs stratégiques dans l’attente des retombées fiscales et douanières. Elles sont prêtes à plébisciter la contribution du secteur extractif dans le produit intérieur brut (PIB). Elles sont, en attente des quantités de ressources minières par les sociétés et partenaires miniers souvent dans les hautes sphères de la mer en eau profonde. 

La Guinée, en attente juste qu’on paye les impôts, taxes et redevances, c’est pourquoi nos autorités mettent souvent des objectifs de mobilisation des ressources publiques sans tenir compte de toutes les réalités socio-économiques du moment. Or, ces recettes fiscales ne représentent que 2% de tous les flux de revenus durant toute la durée de vie des projets miniers, y compris toutes ces quatre (4) composantes : mines ; chemin de fer ; ports miniers et aciérie. C’est-à-dire, supposons une application de ce modèle, basé sur « les impôts, taxes et redevances » à un projet minier dont le flux total généré mensuellement est de 2 000 000 USD, suite à l’extraction, l’exportation et la vente des substances extraites pour un pays non propriétaire des actifs stratégiques du projet. 

La Guinée, va se contenter seulement à percevoir 40 000 USD par mois au titre de revenus miniers. Ce qui donne en une année, un total de 480 000 USD à percevoir et un montant de 14 400 000 USD pour une durée d’exploitation minière de 30 ans. Le reste des revenus, soit un total de 720 000 000 USD, reviendrait aux partenaires propriétaires et copropriétaires des actifs structurés du projet suivant les critères de rentabilité financière, des exigences du marché et relations diplomatiques. 

Imaginons, que le projet unique simandou devrait générer 2 milliards USD dès 2030 par an, selon le ministère des Mines. Comment la Guinée va-t-elle défendre, sécuriser, capitaliser et accroitre de telles mannes financières, face aux réalités géopolitiques minières et industrielles et l’absence chronique des institutions indispensables à notre développement et attentes de vraies capacités de mobilisation des ressources internes?   

C’est pourquoi, notre école propose et recommande à son Excellence, Général Mamadi Doumbouya, Président de la République, trois (3) nouvelles institutions étatiques à vocation publique devant assurer la défense, sécurité, prospérité et croissance de l’économie face aux différents prédateurs des actifs stratégiques et acteurs géopolitiques, d’une part sans lesquelles les espoirs seront perdus lors de l’évaluation des résultats de l’émergence économique. Et d’autre part, elles permettront de donner de nouvelle bouffée d’oxygène à notre économie et de la sauver des sujets géopolitiques dans l’intérêt de toutes et tous. 

1-La première est celle, d’un Institut de Hautes Etudes Economiques, Défense et Sécurité Nationales-Etablissement Public Administratif-EPA, avec des missions nationales et internationales & vision, organigramme, activités opérationnelles & stratégiques, budget de fonctionnement et relation extérieure. Il sera mis en place pour assurer la veille stratégique de la sécurité des territoires des projets structurels tels que Simandou ou autres et intelligence économique des affaires publiques. Une économie solide et stable est celle caractérisée par la combinaison : Des facettes de la Défense Nationale, Sécurité et intégrité des Territoires ; la sécurité des hommes, leurs biens et projets structurels tels que Programme Simadnou 2040 et similaires.

2-La deuxième, une Société Nationale d’Exploitation et de Gestion des Actifs Publics-SONEGAP-SA-Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial-EPIC, avec des missions nationales et internationales & vision, organigramme, activités opérationnelles & stratégiques, budget de fonctionnement et relation extérieure. 

Elle sera mise en place pour assurer la prise en charge effective des activités d’exploration géologique et valorisation économique des substances ; des travaux de construction des plateformes minières ; exploitation des ressources minières ; recherche et développement du secteur ; la transformation des produits semi-finis et finis ; la commercialisation des substances, des titres, des permis ou autorisation , des concessions minières et autres activités sur les actifs miniers ou industriels  et la surveillance du marché et acteurs !!

3-La troisième, un Nouveau Ministère chargé des Innovations Economiques et Industrielles-Prospectives du Capital Naturel-Evaluation et Gestion des Actifs Nationaux-, avec des missions nationales et internationales & vision, organigramme, activités opérationnelles &stratégiques, budget de fonctionnement et relation extérieure. Il sera mis en place pour appuyer les questions de souverainetés économiques, innovations industrielles, prospectives structurelles, coopérations, diplomaties et gestion des relations Nord-Sud ; Sud-Sud et Nord-Nord liées aux actifs divers dans tous les secteurs stratégiques !!

Conclusion : Ces trois (3) institutions, représentent une partie indispensable et intégrante de la refondation institutionnelle de nos relations économiques et diplomatiques, sans les quelles, la Guinée aurait encore manqué une part importante de sa mission de Gouvernance des secteurs stratégiques.

Par Abdoulaye SOUMAH, Doctorant en Politique Budgétaire et Fiscale des Industries Extractives dans les pays en Développement-Fondateur et Gérant du Cabinet Inteex-Sarl.

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