Le conflit connu sous le nom du conflit israélo palestinien est un conflit historique qui a commencé en 1948 quand David Ben Gourion, premier président israélien a déclaré l’indépendance de l’Etat d’israël sur ce qui était alors la terre palestinienne.
Depuis, plusieurs guerres ont été menées contre le jeune État, farouchement défendu par les États Unis et de nombreux pays occidentaux par ses voisins arabes qui ne reconnaissent pas son existence.
Sans faire l’historique complet de ce conflit insoluble, je vais simplement parler de ce qui se passe depuis le samedi 7 octobre 2023. Pour ceux qui veulent connaître l’histoire, il y a plusieurs infos sur le sujet sur internet ou sur YouTube (diversifiez vos sources pour avoir une vision nuancée).
Le samedi 7 octobre, le Hamas a lancé une opération militaire extrêmement bien organisée et sophistiquée contre le sud de l’Etat hébreu. Bilan, plus de 700 morts côté israélien, des milliers de blessés et des centaines de prisonniers (civils et militaires). La réaction israélienne a fait pour l’instant plus de 300 morts côté palestinien et des centaines de blessés et des arrestations tous azimuts.
Pourquoi la date du 07? Parce que c’est la cinquantième anniversaire de la guerre de Kippour (1973), une guerre dont Israël a failli perdre n’eut été le soutien américain et que c’est une fête religieuse juive (#Yonkipour, un peu comme Achoura chez les musulmans) et qu’en cette occasion, la plupart des juifs s’abstiennent de tous combats-du moins les ultra orthodoxes – et donc c’était une occasion de rappeler à l’ennemi qu’il ne peut pas avoir un sommeil paisible tant que le différend n’est pas réglé.
QUELLES SONT LES EXPLICATIONS À CETTE INCURSION ?
la réaction la plus fréquente est de dire :«c’est une attaque terroriste, il faut la condamner, il y a des innocents qui y meurent», mais si on s’y limite, on s’en sort pas car, d’un autre côté l’Etat d’israël mène une politique d’apartheid qui fait de milliers de victimes. Mais pour avancer, voici quelques raisons :
Premièrement, on pourrait expliquer la situation par la politique de colonisation qui est menée sur ce territoire depuis des décennies et le chaos créé par le premier ministre de droite #Benjamin_Netanyaho :
une politique de colonisation continue qui asphyxie la population ;
Une politique de division entre les factions palestiniennes. Rappelons-le, le Hamas a été installé pour affaiblir le gouvernement de Mahmoud Abass au pouvoir en Cisjordanie pour éviter toute solution politique. Le Hamas qui a pris le pouvoir par un putsch depuis 2005 est considéré comme une organisation terroriste par les USA et l’UE associé au Djihad islamique font de manière la guerre et la paix avec Israël au moins trois fois par an ;
L’absence de toute perspective politique pour la jeunesse. Le statu quo créé par le pouvoir israélien plonge la jeunesse palestinienne dans un désespoir total, n’ayant aucune perspective d’avenir, les jeunes sont prêts à se sacrifier puisque de toutes les façons ils n’ont pas d’avenir. Des milliers de réfugiés à l’intérieur de la bande une société en proie à la violence ;
Un blocus total depuis des décennies sur l’enclave de Gaza avec son lot d’humiliation sur les populations, Gaza est une bande de terre coupée du reste de la Palestine 🇵🇸 de 41 km de long avec une population de plus 2 millions d’habitants. Pour vous donner une idée sur la concentration des populations, c’est 5935 hab./km2 alors qu’en Guinée par exemple c’est 80 hab./km2. Les gazaouis ne peuvent aller nulle part sans l’accord d’israël, les femmes et les vieillards sont humiliés sur les cheik points ;
Une culture de violence systémique instaurée par Israël : à Gaza, à chaque fois qu’un citoyen est impliqué dans une attaque contre Israël, sa demeure familiale est systémique détruite par l’armée (une sorte de responsabilité collective). Ce qui ne fait que grossir les rangs des extrémistes qui ne rêvent que de se venger ;
C’est plusieurs résolutions des nations unies volées par Israël.
D’un autre côté, le Hamas veut renforcer son influence dans le reste des territoires palestiniens et mobiliser la sympathie du monde arabe qui commence à s’effriter depuis quelques années.
Secundo, c’est l’échec du renseignement israélien dû à plusieurs facteurs. D’abord, l’Etat hébreu est l’un des États les plus renseignés au monde avec les équipements les plus modernes dans le domaine de renseignement, le Mossad est l’un des services d’espionnage les plus performants, sans parler du renseignement intérieur, l’armée et la police. Des explications s’imposent :
depuis bientôt deux ans, Israël est minée par une crise politique interne due à la volonté de Netanyahou de renforcer les pouvoirs du parlement et réduire ceux de la cour suprême. Pour rappel, l’israel n’as pas de constitution, c’est la cour suprême qui joue le rôle du gardien de l’État de droit mais les politiques de droite veulent l’empêcher de révoquer leur politique colonialiste. Cette crise qui provoque des milliers de manifestations chaque semaine a fortement impacté les services de sécurité, la plupart des réservistes ont refusé de s’entraîner, certains cadres se sont mis en grève et la société est divisée ;
L’Etat hébreu s’est montré naïf en pensant que depuis la dernière offensive, le Hamas était en ruine. Pendant ce, le mouvement se renforçait et préparait minutieusement son opération historique.
QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES ?
Ce sont des milliers de morts futurs car, Israël souhaite se venger et il n’y a aucune proportion en terme de force entre les deux parties. Des milliers de palestiniens vont payer le prix mais les israéliens ne seront pas non plus en sécurité. Des opérations punitives sont déjà en cours avec la promesse de réduire Gaza «à l’âge de la pierre taillée» et ses deux millions d’âmes.
LE BÉNÉFICE POLITIQUE POUR LE HAMAS, en plus de renforcer son influence pour avoir infligé une gifle historique à l’éternel ennemi, c’est de freiner le processus de normalisation entre Israël et ses voisins arabes.
Ce qui a changé, c’est que depuis le bref passage de Naftali_Benett au pouvoir en Israël, beaucoup de pays avaient commencé à normaliser leur rapport avec Israël, grâce à ce qu’on a appelé les accords Abraham (en référence leur ancêtre commun le prophète Abraham), Israël a signé des traites avec des pays autre fois hostiles (Maroc , Qatar , Émirats arabes unis, Égypte , …) et s’apprêtait à signer un traité historique avec l’Arabie saoudite, ce qui remettait en bas des priorités, les préoccupations des palestiniens. Avec ce qui va être la riposte israélienne, les opinions publiques arabes n’accepteront jamais une normalisation avec cet état «ennemi». Un coup d’arrêt donc à ce processus.
Cette région ne sera jamais en paix sans une solution politique réaliste qui permet à Israël d’exister en sécurité mais aussi qui permet aux palestiniens d’avoir leur État. La frontière internationalement reconnue par l’ONU semble la meilleure solution mais les réalités d’aujourd’hui rendent impossible cette issue. Il faut donc que les deux parties comprennent qu’il n’y aura pas de solution qui exclurait l’autre.
Ce qui risque d’arriver si la désescalade continue, c’est un embrasement total de la région avec des conséquences imprévisibles mais certainement dramatiques.
Quels sont les pays soutiens des deux camps :
Israël : USA, l’UE (mais avec réserve);
#Hamas: Iran, Qatar, Hezbollah , les opinions publiques arabes et musulmans, …
Mots clés :
Hamas : mouvement politico-militaire palestinien, exerçant le pouvoir sur la bande de Gaza considéré par des occidentaux comme organisation terroriste et fiancé par le Qatar et l’Iran .
Mossad: service de renseignement extérieur israélien.
Mamoudou Montesquieu Diakité, juriste consultant