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Union Nationale des Orpailleurs de Guinée : Une fois élu Président, Ibrahima Camara promet une nouvelle dynamique à ce secteur

Théoriquement, le 20 août prochain, un président sera élu à la tête de l’Union Nationale des Orpailleurs de Guinée (UNOG). Si le Président sortant Tidiane Koïta nourrit l’ambition d’être réélu, d’autres candidats non des moindres visent également le même poste. Parmi lesquels, figure Ibrahima Camara. Lors d’un point de presse qu’il a animé ce mardi 15 août 2023 à Conakry, il a détaillé de fond en comble son ambitieux programme de société une fois élu à la tête de l’UNOG, pour sonner la fin de la récréation dans ce secteur tant convoité.

L’un des projets phares sur lequel il va s’atteler, est d’empêcher la vague de déferlement des capitaux étrangers dans le marché local. « C’est l’épine dorsale de ma campagne, c’est le point saillant. Nos parents illettrés qui sont dans les villages n’arrivent plus à exercer leurs activités d’orpaillage. Depuis l’avènement d’un certain comptoir, on a constaté dans l’achat de l’or en Guinée, ils cherchent à avoir une main sur cette activité. Nous constatons aujourd’hui que ces gens sont en contact avec les arabes, les Indiens qui leur ont donné leur avale, qu’ils peuvent leur envoyer chaque semaine plus de 500 milliards de francs guinéens. Ils ne se limitent plus à Conakry ici, ils prennent ces sommes d’argent et les envoient à l’intérieur dans le marché local précisément à Siguiri, à Kankan, à Mandiana, à Kouroussa. Principalement c’est Siguiri et Kankan puisque que les 80% de l’or qui viennent de l’intérieur viennent de Siguiri.», a déclaré Ibrahima Camara.

Plus loin il a donné d’amples informations sur le mode opératoire de ces gens-là. « Ils choisissent au moins 4 personnes à l’intérieur du pays, ils leur envoient des fonds à travers la Banque centrale. Ils peuvent donner 30 ou 50 milliards à une seule personne. Maintenant l’individu à qui ils remettent l’argent est tenu par le temps et par le prix. Si toute cette quantité de retrouve à l’intérieur du pays dans une ville comme Siguiri qui n’est pas aussi grande, vous verrez que les prix ne font qu’augmenter. C’est la loi du marché, dès que l’offre est supérieure à la demande, le prix baisse, si c’est le contraire le prix augmente. L’or, c’est une ressource qui est rare. Donc, nos parents qui n’ont pour activités l’orpaillage sont obligés de garder leur argent dans le coffre et attendre. Leur objectif, c’est d’acheter, avoir une marge et puis revendre. Si par exemple le prix de vente de l’or est de 500 mille francs, ils envoient l’argent en autorisant leurs représentants d’acheter à 520 mille francs. Donc, les nationaux qui sont là sont impuissants, ils sont obligés de croiser les bras et les laisser faire. Ces gens là perdent l’argent, il n’y a pas 3 semaines de cela quelqu’un a perdu 700 millions de francs guinéens. Ils sont en train d’appauvrir nos parents par le biais des gens qui sont à Dubaï. Une fois élu, je mettrai fin à cela, c’est ça que tous les orpailleurs veulent. La première des choses, c’est comment combattre ces gens-là, comment les empêcher d’envoyer ces flots d’argent dans le marché local. Moi je ne suis personnellement contre personne, contre l’intérêt personne mais il faut une organisation.», a-t-il soutenu.

Une fois élu Président de l’UNOG, Ibrahima Camara promet de faire en sorte que les orpailleurs et leurs bien soient en sécurité. «Qui parle d’or ou de diamant, doit tenir compte de la sécurité. J’en ai été victime à plusieurs reprises. De passage, je remercie le haut commandement de la gendarmerie qui a créé une cellule uniquement pour la sécurité des orpailleurs. Une fois élu, je vais travailler en étroite collaboration avec cette cellule. Je prévois la création de trois commissions. Une commission qui fera trois mois à l’intérieur du pays. Une autre commission qui sera chargée de la sous-région. Et la troisième commission sera mixte à travers l’expertise et les compétences des cadres des Ministères des Mines, de la Décentralisation et de la Protection Civile. Élu président, avec mon équipe, nous allons travailler en étroite collaboration avec la gendarmerie, la police et les services de renseignements, j’ai déjà collecté beaucoup de données par rapport à ça.».

Ibrahima Camara n’exclut aussi de restaurer les sites dégradés suite à l’exploitation illicite de l’or en Haute Guinée. « Élu président de l’UNOG, je ferai sorte que les sites qui ont été dégradés en Haute Guinée et à Gaoul soient restaurés. Avant l’avènement du CNRD au pouvoir, on était dans un régime de laisser aller c’est pourquoi je qualifie Doumbouya de libérateur. Des Ministres, des Directeurs, tout le monde avaient acheté des machines pour les envoyer à Siguiri et à Mandiana. Il y a de ces sites quand vous les regardez, vous aurez la chair de poule, ils ont dégradé l’environnement. C’est ainsi que le Colonel a ordonné l’arrêt immédiat de cette exploitation illicite. Élu président, j’irai le voir personnellement puisque les machines saisies sont dans les gendarmeries et postes de police. Je lui proposerai que les propriétaires des engins payent chacun 300 millions de francs guinéens pour récupérer son engin. Si vous multipliez par exemple 300 millions par 50, vous aurez quelque chose de 15 milliards. Les 15 milliards de francs guinéens, on achète le carburant, les plantes pour restaurer les sites qui sont dégradés. Je suggère au président Doumbouya que ces engins quittent les commissariats si non il y a des corrompus, ils vont commencer à sortir ces engins petit à petit. », a-t-il prévenu.

Lors de son point de presse, il a également fait de son ambition de combattre le travail des mineurs dans les mines en faisant une proposition bénéfique à leurs parents. « L’abandon du cursus scolaire est un problème prépondérant en Haute Guinée. Élu président de l’UNOG, nous allons faire un travail de fond et non de forme, nous allons partir à la rencontre du Ministre en charge de l’éducation en lui proposant nos projets de société. Il ne faut pas qu’ils oublient la Haute Guinée. Dans le paradoxe du système francophone, tout est concentré au niveau de la capitale et ses environs. Quelle région a besoin du reboisement aujourd’hui plus que la Haute Guinée ? Et pourtant la Haute Guinée est dans une zone rouge, qu’il y ait la saison des pluies ou pas, cette région doit être reboisée sur les 12 mois de l’année. Les enfants qui vont dans les mines sont issus des familles très pauvres. Ce sont les paysans qui vont dans les mines pour chercher de l’or. Nous comptons créer les conditions idoines en partant vers les concernés pour leur dire d’investir les 50% de l’argent qu’ils gagnent dans les mines. Dans ce cas, ils auront les retombées et leurs enfants vont pouvoir suivre les cours normalement. Ils envoient leurs enfants dans les mines parce qu’ils font face à une pauvreté accrue » a conclu Ibrahima Camara.

Par ailleurs, selon certaines indiscrétions, l’élection prévue pour le 20 août pourrait être reportée. Sur ce probable report, Ibrahima Camara a déclaré qu’il n’en ai pas question.

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