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Guinée : Les assises nationales, une dernière chance pour la refondation de la nation guinéenne ?

D’entrée de jeu, il est à savoir que les assises nationales ont commencé en Afrique dans les années 90, au lendemain de la conférence de Baule qui avait recommandé la démocratisation aux pays africains; une des exigences faites par l’Occident pour l’obtention des subventions et/ou aides financières et techniques.
La Guinée, de l’indépendance à nos jours, n’a pas connu des assises nationales pour permettre à toutes les couches sociales du pays de se retrouver ensemble et discuter les problèmes sensibles ayant touché le pays et qu’enfin accepter de se regarder en face pour un avenir commun.

Ce moment décisif et historique est arrivé en Guinée, à en croire l’adresse à la Nation du vendredi, 31 décembre 2021, du Président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, qui, à cette occasion, a annoncé l’organisation, dans le courant du mois de mars 2022, des assises nationales.

En effet, depuis plus de 60 ans, la Guinée continue de ressembler à un pays où la notion de la nation fait énormément défaut, car les clivages ethniques et communautaires autour de certains sujets douloureux qu’a connus le pays divisent tous les jours les guinéens. Pour mieux panser les plaies causées par ces événements douloureux communément appelés par les historiens « les fractures mémorielles », l’idée des assises nationales serait l’ultime recours. Alors, cette initiative du Président Colonel est très salutaire et le peuple de Guinée l’accueille à bras ouverts.
Des assises nationales pour « VÉRITÉ ET PARDON », une étape importante qui va amener tout le monde, les bourreaux comme les victimes de toutes les exactions commises du 2 octobre 1958 à nos jours, à se pencher, à se parler en face, à échanger sur tous ces sujets sensibles pour la manifestation de la vérité, parce que jusqu’à ce jour il y’a des témoins de l’histoire qui vivent encore; ce qui est aussi très important à souligner et sans oublier de demander à la France, l’ancienne puissance colonisatrice, à declassifier les dossiers de secrets défense relatifs aux complots permanents contre la Guinée et toutes autres pages sombres, car ces dossiers contiennent des vérités sur toutes ces situations qu’a connues la Guinée. Que la France declassifie vite avant que ces journées nationales de « VÉRITÉ et PARDON » prévues au mois de mars 2022 n’arrivent.

En clair, avec toutes ces nouvelles et bonnes annonces des autorités actuelles, sous la clairvoyance du Colonel Mamadi Doumbouya, on peut dire sans risque de se tromper que l’espoir est permis pour une Guinée réconciliée avec elle-même, la Nation guinéenne sera refondée; ce qui va ouvrir le pays au véritable développement. C’est sûr qu’à l’issue de ces assises nationales, une nation au vrai sens du terme verra le jour, parce que l’Etat guinéen est de plus en plus malade aujourd’hui de sa nation, je veux dire de sa population. Parce qu’on n’a toujours pas une nation en tant que telle.
Dans un État, on peut avoir toutes les bonnes intentions pour développer le pays, mais tant qu’on n’a pas une nation consciente, citoyenne, républicaine, c’est-à-dire que les citoyens du pays ont accepté ensemble à forger des projets d’avenir en commun; les citoyens ont alors vocation à se tourner vers la « commune humanité », ce développement tant souhaité ne serait effectif. Toutes les nations développées ont accepté, au-delà de toute leur différence sociale ou religieuse, de faire face à un avenir commun.

Selon Renan, l’idée d’une nation repose sur un passé commun et sur une volonté d’association : « Ce qui constitue une nation, ce n’est pas de parler la même langue, ou d’appartenir à un groupe ethnographique commun, c’est d’avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l’avenir… ».

Pour une Guinée unie et prospère avec toutes ses filles et tous ses fils, il va falloir que les guinéens acceptent de se parler en face pour dire toute la vérité et rien que la vérité et de se pardonner enfin. Car, si la Guinée gagne personne ne perd. Donc, à la suite de ces journées nationales, que tout le monde accepte désormais de se faire appeler guinéen tout court et non Peul, Forestier, Soussou ou Malinké.

Ibrahima KALLO, juriste

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