En Guinée, les inspecteurs qui vont pour des contrôles dans les établissements scolaires privés sont accueillis par des jus et leurs frais de transport sont payés par la comptabilité de ces écoles. Cette pratique est de plus en plus courante dans la commune de Dixxin. C’est ce que nous rapportent des enseignants et fondateurs d’écoles.
Selon nos sources, pour chaque inspection de la Direction communale de Dixxin, les propriétaires des écoles se trouvent contraints d’offrir des jus aux inspecteurs.
« D’abord quand ils viennent, on voit des jus sur leurs tables. Ils se rafraîchissent bien avec ça. La plupart ils ne passent même pas dans les classes pour le contrôle qui constitue leur mission», a dénoncé un enseignant dans une école privé de Dixxin.
Plus loin, cet enseignement rajoute : « ce n’est pas tout. C’est encore l’école sensée être inspectée qui paie les frais de transport des inspecteurs. C’est comme ça ».
Contacté par notre rédaction, des fondateurs d’école sous anonymat confirment ce genre de corruption, mais soulèvent des contraintes.
« Il y a beaucoup de choses derrière ça. C’est que ces inspecteurs tout ce qui les intéresse, c’est l’argent. Objectivement il n y a pas de contrôle. Donc si vous ne les accueillez pas bien, ils vous créent des faux problèmes. Par exemple, vos enseignants seront exclus de la surveillance des examens. Ils vont s’acharner contre vous et tout petit incident deviendra gros problème pour vous. C’est pourquoi nous sommes contraints de leur payer le transport », a dénoncé le comptable d’une école privée.
« Qu’est-ce qu’on peut vous savez comment les choses fonctionnent en Guinée? Ces inspecteurs sont soutenus par leurs directions. Quand vous leur donnez un peu d’argent, ils refusent de prendre en disant d’augmenter», déplore le propriétaire d’une autre école privée.
« La dernière fois j’ai reçu 4 inspecteurs de la commune de Dixxin. Après leur avoir offert du jus, je leur ai donné 100 000 GNF. Ils m’ont dit de faire en sorte que chacun ait au moins 50 000 GNF. Donc finalement j’étais contraint d’ajouter à 200 000 GNF. C’est comme ça pour toutes les inspections », a soutenu un autre fondateur.
Joint par téléphone, Mamadi Konaté, Directeur communal de l’éducation de Dixxin rejette en bloc ces accusations.
« Écoutez, je ne suis pas impliqué dans ça. On ne peut pas mettre des gendarmes derrière chacun. Si un inspecteur leur demande l’argent et il donne, ce sont eux-mêmes qui encouragent cette corruption. Parce qu’on dit il n y a pas de corrompu sans corrupteur. Nous ne demandons à personne de payer l’argent. S’ils paient, moi je ne peux rien pour ça », a-t-il indiqué.
Olladi Ibrahima