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Boké : les planteurs peinent à écouler les noix de cajou par faute de preneurs

À Boké, les producteurs d’anacarde de la région ont du mal à écouler leur production depuis la fin des récoltes. Des milliers de sacs sont stockés dans les grands magasins de la commune urbaine à l’attente d’un preneur alors que les noix commencent déjà à germer sous l’effet de l’humidité. Ces planteurs appellent l’Etat au secours, au risque d’enregistrer des pertes énormes.
Depuis la fin de la campagne de récolte de cette saison, les planteurs attendent toujours les preneurs pour écouler leur produit. Les deux grands magasins de stock de la préfecture 400 et Baralandé sont remplis de noix d’anacarde depuis des mois. Des milliers de sacs sont visiblement superposés en attente d’un preneur. El hadj Alimou président de la chambre régionale du commerce d’industrie et de l’artisanat fait le point de la situation « nous avons recensé jusqu’à 7.995 tonnes, à peu près 8000 tonnes qui sont aujourd’hui dans les magasins dans la commune urbaine de Boké, et nous n’avons pas moins de 15 mille tonnes dans toutes la région de Boké. Franchement c’est un souci qui est là car ça freine tout le mouvement comme vous le savez c’est un secteur qui était porteur de croissance pour les agriculteurs » a-t-il laissé entendre.
Ces chiffres font froid au dos, surtout que la région de Boké est une zone d’excellence dans la production de la noix d’anacarde dans le pays. Depuis une cinquantaine d’années, les planteurs ont orienté leur culture dans ce domaine à cause de son rendement. L’absence de la clientèle cette année, inquiète les agriculteurs alors que la campagne a pris fin depuis des mois indique Bayo Guirassy, président des planteurs « depuis 1985 nous avons arrêté de planter les manguiers pour faire la culture d’anacarde, actuellement c’est notre principale activité et cela depuis plusieurs années. Cette année nous avons eu beaucoup de difficultés, car ça n’a pas marché, et si notre production ne marche pas ça va décourager beaucoup de planteurs. Si cette année ne marche pas c’est sûr que l’année prochaine en 2023 la campagne n’aura pas lieu » alerte-t-il.
Dans les magasins, une quantité importante de noix de cajou commence à germer. Mama Yeressa une des planteuses appelle l’Etat au secours « nous avons fini la récolte depuis des mois et les noix sont stockées dans les magasins, nous voulons les revendre mais nous ne parvenons vraiment pas à le faire, on a tous fait, nous demandons au gouvernement de nous aider, les noix sont en train de germer là où elles sont déposées » lance-t-elle.
La crise du COVID-19 et la guerre Russo-ukrainienne seraient la cause de cette difficulté qui frappe la filière anacarde, indique le président de la chambre du commerce. Par ailleurs, Alimou Diallo propose désormais à l’Etat guinéen de promouvoir des chaînes de transformations sur place comme en Inde et au Vietnam.

Hassatou Lamarana Bah

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