À quelques semaines de la célébration de la journée internationale des femmes, les teinturières de Kindia attirent l’attention des autorités sur leurs conditions de travail qu’elles jugent précaires. C’est pourquoi ces dames demandent un accompagnement pour la valorisation du textile guinéen.
Lors de la fête du 08 mars 2022, le gouvernement de la transition sous l’égide du Colonel Mamady Doumbouya a dit accompagner 300 groupements de femmes dans leurs différentes activités. Les femmes de Kindia disent n’avoir pas bénéficié cet appui et plaident pour un accompagnement de la part de l’État. C’est le cas de Hadja Tiguidanké Souaré présidente régionale des femmes rurales.
« Nous savons que colonel Mamady Doumbouya et son gouvernement avaient aidé certains groupements de femmes lors de la célébration de 08 mars passé, mais malheureusement nous n’avons pas bénéficié de cet appui. Nous qui n’avons pas reçu, patientons et espérons que les autorités vont faire face à nous cette année. Les femmes rurales de Kindia sont déterminées à travailler mais ce sont les moyens qui nous manquent. Nous pratiquons plusieurs activités notamment, la teinture, la saponification, le maraîchage, et tant d’autres activités génératrices de revenus. Mais nous avons du mal à sortir de l’ornière parce que nous sommes en manque de soutenance. Bientôt la fête des femmes nous attendons notre tour parce que Dieu ne donne pas à tout le monde à la fois, nous demandons que les autorités pensent à nous», lance-t-elle.
Outre le côté financier, ces femmes travaillent dans des conditions pénibles à cause du manque de matériels et d’accompagnement, rappelle Mariama Fofana qui pratique cette activité depuis son enfance: « les difficultés que nous avons sont énormes : Le manque de matériels de travail et de protection par exemple. Les produits que nous utilisons sont chimiques nous devons nous protéger en portant des masques, des gants, les bottes, et tant d’autres. Ensuite nous avons de sérieux problème à avoir les produits de qualité tels que les colorants de qualité, le Bazin de qualité. En plus, notre tissu n’est pas valorisé par nos autorités comme le Mali. Les teinturières du Mali ont appris à faire ce travail à Kindia, elles ont eu du succès plus que nous parce que les autorités maliennes accompagnement les teinturières dans l’obtention des matériels. Donc nous demandons aux autorités guinéennes aussi de nous aider à avoir des Bazin allemands et des colorants de qualité. Nous demandons aussi aux autorités de nous aider à valoriser notre textile», plaide t-elle.
Hadja Souaré présidente des femmes rurales a enfin demandé l’appui du président de la transition pour l’autonomisation des femmes de sa localité.
Hassatou Lamarana Bah
