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MINES/Réponse à l’article “Retour à la vérité” : une fable grossière aux distorsions volontaires (Maïmouna Traoré)

L’article publié sur un site marginal et brouillon prétend apporter des éclaircissements sur l’affaire Axis Minerals. Mais il choisit délibérément d’ignorer les fondements les plus simples. Il s’agit, ni plus ni moins, d’un exercice de falsification, mêlant demi-vérités, approximations calculées et silences stratégiques.

Des faits, pas des fables

Les chiffres sont sans équivoque : GIC détient 58% des parts de la structure originelle de l’Alliance Guinéenne de la Bauxite de l’Alumine et de l’Aluminium (AGB2A) contre 42% pour SD Mining. Juridiquement et opérationnellement, AGB2A existe toujours, même si les deux entités ont opté pour des opérations parallèles, en toute indépendance.

Ce fonctionnement découle directement du pacte d’actionnaires signé entre GIC et SD Mining et validé par le Tribunal de commerce : chaque partie devait développer son périmètre via une entité autonome, tout en respectant les obligations de solidarité. Une logique claire, fondée sur des responsabilités distinctes, mais coordonnées.

Trahisons et désengagements

C’est là que les dérives ont commencé. SD Mining, en contradiction flagrante avec ce pacte, s’est approprié de force, en mars 2022, les infrastructures communes : port, routes minières, bases-vie, entrepôts… laissant GIC gérer seul le passif, notamment la dette colossale engendrée par cette situation. En l’absence de soutien, GIC a repris le projet depuis zéro — un exploit passé sous silence dans l’article — épongé 80 % d’une dette de 28 millions USD et financé seul toutes les infrastructures neuves, jusqu’à construire son propre port, aménager ses routes, acquérir des équipements et lancer une exploitation minière pleinement opérationnelle.

Depuis cette fracture, SD Mining poursuit ses activités de manière autonome, sur un périmètre distinct, sans contribuer aux efforts de redéploiement menés par GIC. Pourtant, malgré cette séparation juridique et opérationnelle reconnue, SD Mining continue de revendiquer des droits sur les actifs que GIC a développés seul. Une logique illégitime, mais maintenue par le trafic d’influence et des manipulations de bas étage.

Manipulations en coulisses

Profitant du retrait du permis AXIS, SD Mining tente d’influencer le ministère pour récupérer, par des manœuvres indirectes, le périmètre investi et aménagé par GIC. C’est un tour de passe-passe dont seul est digne un joueur de poker : l’entreprise joue sur le temps, parie sur des méthodes peu recommandables et table sur l’oubli des engagements contractuels.

Et pourtant, le Mémorandum d’entente (MoU) signé par le ministre des Mines, Bouna Sylla, dans ce contexte troublé, a été invalidé, les distorsions qu’il couvrait s’étant révélées contraires aux intérêts de la République de Guinée. Cette invalidation marque un tournant et rappelle que l’Etat reste souverain face aux pressions d’acteurs opportunistes.

Comment accorder la moindre confiance à un partenaire qui, au fil des trahisons, des engagements non tenus et de l’absence d’investissements, démontre une stratégie délibérée d’évitement et d’opportunisme ? En l’état, SD Mining n’a ni la volonté ni la légitimité pour prétendre à un rôle renouvelé dans ce projet commun.
Comparatif des offres : la vérité qui dérange

Quant au MoU initialement signé, les faits sont là :

Offre SD Mining : 250 millions USD échelonnés (50 millions immédiatement, 75 millions à une échéance floue, et 125 millions conditionnés à une exploitation hypothétique)

Offre AGB2A-GIC : 150 millions USD versés immédiatement, 100 millions dans les six mois, avec une garantie annuelle de recettes de 50 millions USD pour le Trésor public
Il ne s’agit pas seulement d’une meilleure offre sur le papier, mais d’une proposition plus structurée, plus crédible et plus bénéfique pour les finances publiques. Face à une entité locale à l’ancrage territorial réel (elle est 100% guinéenne) et aux résultats démontrés, le choix du ministre interroge – et encore plus, son invalidation récente.

Des questions sans réponses

Alors que certains agitent des chiffres de bauxite comme des confettis, les vraies interrogations demeurent :

Quels sont les salaires réels et les conditions de travail chez SD Mining ?

Quelle est leur contribution au développement local ?
Combien d’accidents ont eu lieu et comment sont-ils gérés ?

Quelles relations entretiennent-ils avec les communautés riveraines ?

Une inspection indépendante, sérieuse et transparente suffirait à faire tomber le masque et exposer les réalités que certains cherchent à enfouir.

L’article en question agit plus en écran de fumée qu’en source d’éclairage. Mais à force de jouer avec le feu de la vérité, on finit toujours par se brûler.

Ci-joint le lien de l’article objet de la réplique :

https://www.avenirguinee.org/mines-retour-a-la-verite-comprendre-laffaire-axis-au-dela-des-discours/

Maïmouna Traoré, juriste, Paris France

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