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Kankan: à la rencontre des femmes qui font l’extraction du sable au fleuve Milo

 
Aux berges du fleuve Milo dans la commune urbaine de Kankan, l’extraction du sable se fait de plus belle. Cette activité est la prisée des femmes de la localité. Malgré les difficultés, elles le font pour leur autonomie.
 
Dans cette activité perçue comme masculine à cause des nombreux exploits physiques qu’elle nécessite, certaines femmes réussissent tant bien que mal à gagner de quoi nourrir leur famille. 
 
C’est le cas de Marie Mara, qui grâce sa capacité managériale, arrive à gérer tout le processus d’extraction de sable. De la collecte au transport jusqu’à la vente, elle supervise le tout sur les berges du Milo au quartier briqueterie.
 
« Je recrute des jeunes qui prennent la pirogue pour aller chercher le sable dans l’eau, quand ceux-ci viennent déverser ça au bord du fleuve, je prends d’autres personnes de surcroit des femmes pour transporter le sable en haut de la pente. Quand ça arrive en haut, c’est là-bas que je vends. Nous vendons un chargement de sable à 200.000 GNF. Les jeunes qui partent extraire le sable de l’eau, on les paye 5.000 GNF par chargement de pirogue, si la pirogue est grande c’est 6.000 GNF, les femmes qui transportent le sable en haut de la pente on les paye à 5.000 Fg par chargement de pirogue, celles aussi qui aident à charger le sable sur la tête, elle est payée à 1.500 GNF par chargement de pirogue » explique-t-elle.
 
Fanta Kamano la vingtaine est mère des jumeaux, elle et plusieurs autres jeunes filles se chargent de transporter le sable sur la tête pour aller l’entasser au lieu de vente. Diplômée en santé communautaire, elle dit n’avoir d’autre choix que de venir se débrouiller au bord du fleuve pour aider son mari à supporter les charges du foyer.
 
« Nous venons pour transporter du sable sur la tête et gagner de l’argent, j’ai des jumeaux à la maison et mon mari n’a pas un bon travail, j’ai fini de faire la santé communautaire mais quand je vais à l’hôpital les choses sont dures pour moi donc je me débrouille ici ces deux jours pour me faire un peu d’argent. Par jour je peux transport cinq (5) pirogues de sable» indique-t-elle.
 
Cependant, ces femmes rencontrent d’énormes difficultés dans cette activité dont entre autres.
 
« Des fois des gardes forestiers viennent nous dire d’arrêter parce qu’on dégrade le fleuve, mais nous n’avons nulle part où gagner de l’argent. J’ai des enfants et je n’ai pas où les nourrir si ce n’est ici, mon mari est décédé très tôt donc je fais ce travail pour mes enfants, pour que certains puissent étudier. Si je décide de rentrer à Kissidougou, les enfants n’étudieront pas, quand ils vont grandir ils vont se retrouver dans la même situation que moi. C’est mieux que moi je souffre maintenant pour qu’ils puissent avoir moins de difficultés à l’avenir» dit Mariame Nabé une autre extractrice du sable.
 
Outre les bisbilles entre elles et les gardes forestiers, la dégradation de leur santé est l’autre préoccupation majeure de ces femmes.
 
Hassatou Lamarana Bah

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