« La nomination au niveau du Ministère de l’administration du territoire, je ne suis pas d’accord avec Condé. C’est l’une des punaises d’Alpha Condé »

La plainte du ministre Mory Condé contre les propos de Rafiou Sow,  est-elle trop ?

Nous sommes d’accord que les propos de Rafiou Sow sont sans équivoques. Il était bien question du tout nouveau Ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation et, la « remarque » aurait pu se faire dans un langage plus élégant, en tout cas moins insultant. Sur ce point il n y a pas de doute.

Mais pour répondre à notre question ultime, il faut tout d’abord dire que cela dépend de la qualité de celui qui a parlé (1) et le contexte dans lequel nous sommes (2).

 1. Rafiou Sow vient d’un parti politique et d’une alliance (ANAD) qui est sur tous les fronts depuis ces derniers temps du régime Alpha Condé. Et aujourd’hui, tous les partis politiques – quoiqu’ils veuillent faire entendre publiquement – ne se battent que pour les  prochaines échéances électorales. C’est leur seul contrat d’engagement pour cette transition. Cela est aussi vrai que la volonté des partis politiques d’en finir le plus rapidement possible avec cette transition n’est plus à l’ombre.

2. C’est pourquoi, ç’aurait été en temps normal, de tels propos passeraient probablement  inaperçus. Mais en cette période de Transition, une telle accusation ( qui en passant est aussi injurieuse ) contre un Ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation dont la vocation première en cette période est celle de rétablir la confiance entre les acteurs politiques d’une part, et de l’autre, entre les acteurs politiques et l’Etat central et, pour qui connaît  « les révélations » des opposants au régime Alpha Condé au sujet des probables implications de ce Ministère dans les fraudes électorales à grande échelle, il est judicieux pour le tout nouveau Ministre de jouer cash et de demander que tout soit clair dès l’entame. Quand on sait aujourd’hui que les gouverneurs de région, préfets, sous-préfets sont tous ou presque des forces de défense et de sécurité, le CNRD a tout intérêt à faire bonne figure. C’est en cela qu’on pourrait « objectivement » comprendre la démarche et la célérité du choix d’une action en justice. Elles sont pour ma part rassurantes. On y entrevoit l’intérêt que les nouvelles autorités ont pour la confiance, le débat politique et l’opinion publique.

Pour ne pas conclure, POLITIQUEMENT donc, cette plainte n’est pas dirigée contre Rafiou Sow en personne. Mais le Ministre a besoin de rétablir la confiance des acteurs politiques par les actions desquels le dénouement heureux de cette transition dépend en partie. Ce qui fait encore dire que cette plainte, qu’elle aboutisse ou non, ou qu’elle soit même tout simplement retirée, en elle-même, elle pose le principe de la rupture. Mory Condé ne se reconnaissant ni dans l’esprit ni dans les formulations de Rafiou Sow, par sa seule plainte, affirme clairement qu’il n’était pas avec Alpha Condé, du moins de la façon dont on voudrait « l’insinuer ». Est-ce cela la vérité ? Je n’en sais rien. Mais sa plainte est on ne peut plus clair et elle témoigne en tout cas de la maturité politique de l’homme.

Ali CAMARA

Après les propositions faites par les partis politiques, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée parle d’un silence radio chez le CNRD. Dans une interview accordée à Jeuneafrique, Elhadj Cellou Dalein Diallo déplore l’absence de dialogue sous cette transition.

Faites-vous confiance à la junte pour organiser des élections dans un délai raisonnable ?

« Nous n’avons aucune raison, pour l’instant, de douter de sa bonne foi. Mais, évidemment, nous sommes et resterons vigilants. Depuis que le colonel Doumbouya nous a reçus pour que nous formulions des propositions, c’est silence radio », a-t-il répondu.

« Ce que je déplore, surtout, c’est l’absence de dialogue. Depuis que le colonel Doumbouya nous a reçus pour nous demander de formuler des propositions, ce que nous avons fait, c’est silence radio », déplore Cellou Dalein Diallo.

Il s’est aussi prononcé sur la composition du gouvernement :

« Que le CNRD décide de mettre les formations politiques à l’écart du gouvernement pour que celui soit impartial, c’est défendable. Mais nous n’avons jamais été consultés et découvrons les décisions officielles comme tout le monde. Idem pour la charte de transition d’ailleurs. Quant au CNT, 15 sièges sur 81, je ne vois pas comment les répartir dans un pays qui compte plus de 200 partis… »

Alhassane Camara

Nommé ministre de la jeunesse et des sports par le CNRD, le Belgo-guinéen et homme politique annonce de grandes perspectives pour la jeunesse guinéenne. Avec ses expériences, l’ancien boxeur belge promet l’avenir à la jeunesse de son pays d’origine.

Joint par téléphone dans les Grandes Gueules, Lansana Bea Diallo est d’abord revenu sur les raisons qui ont prévalu à sa nomination au poste du ministère de la jeunesse et des sports.

 « C’est une grande fierté. J’ai énormément discuté avec le président depuis plusieurs semaines qui voulait absolument que je le rejoigne dans cette dynamique. J’ai beaucoup réfléchi parce qu’évidemment comme vous le savez moi je suis né en Belgique et j’ai beaucoup de réseaux là-bas. J’ai laissé tomber beaucoup de chose. Donc après cette réflexion, je me suis dit c’est maintenant que la Guinée a besoin de moi. Ce n’est pas demain, ce n’est pas après-demain. Donc j’ai pris effectivement la décision. Je me suis dit que cette jeunesse a été sacrifiée pendant longtemps et qu’aujourd’hui il faut qu’on mette un maximum d’outils en place et que moi j’ai une expérience. Donc je voulais vraiment apporter cette expérience et la mettre à la disposition de tous les Guinéens», a-t-il fait savoir.

Bea Diallo était précédemment 1^er échevin d’Ixelles (Belgique). « C’était très compliqué. Comme vous le savez j’ai été élu pour 6 ans. C’est vrai que la décision n’a pas été facile parce que je laisse tomber une équipe, beaucoup de personnes. Après beaucoup de réflexion je me suis dit aussi que l’Afrique a plus besoin de nous que l’Europe. Parce que l’Europe a une avance qui est colossale et l’Afrique est en retard énorme », dit-il.

L’ancien député belge est conscient du défi qui l’attend en Guinée.

« Le défi est énorme. Je vis les réalités de la Guinée depuis longtemps. Ce pays, je le fréquente très souvent… Aujourd’hui il y a des gens qui ont l’air d’avoir une bonne volonté, qui ont l’air d’envie de changer les choses notamment à travers notre colonel président Mamady Doumbouya avec un premier ministre qui a des compétences assez importantes et une équipe qui l’air d’être complémentaire. Donc je pense que avec le seul objectif on est là pour travailler avec des outils pour servir le peuple, si on a cet état d’esprit, je pense qu’on peut y arriver », espère-t-il.

Bea Diallo a de grandes perspectives pour la jeunesse guinéenne.

« Ma 1^ère priorité c’est de mettre de véritables d’outils en place pour permettre à cette jeunesse de trouver une perspective d’avenir. 9 a veut dire en termes d’emplois, de formation et d’entrepreneuriat. C’est une priorité réelle sur laquelle je vais m’appuyer avec toute l’expertise que j’ai acquise. En termes de sport, je vais mettre des outils en place pour que le sport soit accessible à tous … », a-t-il promis.

Avant leur entrée en fonction, les ministres du CNRD prêtent serment sur le coran. Bea Diallo dit s’être soumis à cette obligation.

Alhassane Camara

Deux autres ministres ont été nommés par le Président de la République, Président du Comité National pour le Rassemblement pour le Développement(CNRD).

Il s’agit de Bea Diallo qui va occuper le ministère de la jeunesse et des sports et Mme Fatoumata Yarie Soumah qui va diriger Garde des sceaux, ministère de la justice et des Droits de l’Homme.

Il faut noter que Me Fatoumata Yarie Soumah était jusque-là notaire et Lansana Béa Diallo député et premier adjoint au maire d’Ixelle à Bruxelles.

Kalenews

Après le dépouillement des dossiers, trois candidats se sont retrouvés en phase finale pour la représentation des jeunes au sein du CNT. C’est finalement Mohamed Cherif le candidat de l’association Guinéenne pour le bien-être qui sort vainqueur face à Aly Badra Condé (qualifié en phase finale) et Moussa Condé (disqualifié pour manque de dossiers) suite à la délibération d’Arafan Moussa Koulibaly (rapport) du jury présidé par Sekou Condé le tout sous la houlette de l’inspecteur régional de la jeunnesse Elhadj Abdourahamane Cherif.


Après sa victoire, il (Cherif) s’est exprimé à notre micro :

« C’est un effort qui est récompensé. Depuis que j’étais en 8ème année j’étais dans le mouvement associatif. Il y’a 15 ans de cela malgré mon jeune âge. Et si cela est couronné par une victoire pour aller représenter la Haute Guinée, je me sens fier et reaillagardi. Je rends hommage à ma maman qui est décédée qui m’a tout donné dans sa vie. Je pense à toute la jeunnesse de la Haute Guinée sans exclusion. Je rends la main fraternelle à ceux qui m’ont soutenu ou pas pour qu’ensenble nous pouvons être mieux représentatifs au niveau du CNT», a-t-il réagi.


Quant au candidat malheureux, il dit pas être satisfait du verdict.

Lamine Toutè Kaba
Correspondant kalenews dans la région
621730533