L’une des réalités les plus manifestes en politique est l’injustice des hommes. L’histoire des temps passés et présents nous révèlent cette brûlante réalité qui de tout temps s’exprime par l’ingratitude des hommes quant-ils perdent le pouvoir.
Autant le dire d’emblée : les règles du jeu politique étant ce qu’elles sont, la politique a tout dans son ensemble même l’injustice. Il est d’une immense injustice humaine de se lâcher entres politiques amis et compagnons du même chemin d’hier, de lâcher ses héros quant le destin politique bascule car la politique est faite de cela aussi, c’est pourquoi les hommes qui en savent beaucoup s’y attendent très souvent, mais cela ne donnerait pas le coup de lâcher en pleine et dure épreuve nos prochains politiques.
Cette politique absolument dépourvue parfois d’une sorte de prétention sans crédit pour rendre les coupables saint et les présenter comme des hommes qui agissent face aux circonstances exceptionnelles et d’un tas de contraintes qui leur y obligent. Conséquence malheureuse, ils brandissent l’argument « il le fallait, je n’avais pas autre choix que ça », ils plongent au cœur de l’histoire certaines absurdités les plus ardues de la morale politique et celle même de l’Histoire, en espérant dans le même cas rester lisibles dans leur simulacre par la société, ils prennent des positions injustement dans l’après pouvoir, exprimées parfois dans une sorte de supercherie vélocitaire de toutes tranchées superfétatoires, mais ils omettent que la contradiction du présent ne file pas le même coton du choix passé, c’est pourquoi avec cette déconcertante humilité, ils répondent aussi simplement que méthodiquement en ces moments pareils, ils se posent des questions théoriques de grande portée, et laissent la porte ouverte à de multiples réponses.
Nul doute que de tels handicaps ne grèvent lourdement leur fortune critique, mais politique aussi. Ne disons nous pas souvent : « Que le pouvoir a beaucoup d’amis mais l’échec est orphelin ». Cette réalité du pouvoir politique est manifeste, nous la vivons à travers les hommes. En dépit des fausses interpellations et attitudes, Il est toujours difficile de se frayer un chemin entre les pesanteurs politiques et les tabous sociaux. Mais, ce comportement des hommes doit changer. Par une volonté politique inébranlable, ils peuvent se remettre en cause, s’ils ne leur est pas laissés le choix de se complaîre dans la routine bienfaisante de toutes ces années d’insouciance individuelle et collective tolérée dans leur vie politique. C’est le pari ambitieux, et il est loin d’être illusoire, de l’histoire, prête à en découdre avec un comportement des hommes réputé puissant, et surtout résolu à prendre enfin en compte une attente pressante de la majorité silencieuse et une hypothétique revanche sur leur honneur.
En réalité, s’assumer toujours, se moraliser, en plus d’être une exigence politique et sociale, sont aussi une chance pour les élites politiques qui ont ainsi l’occasion de redorer leur blason terni, et de se réconcilier avec leur peuple dont les récriminations et les imprécations sont une menace constante contre leur réputation publique, voire une source d’insécurité au quotidien qui pèsera sur leur liberté et leur prospérité.
Comme on le vit habituellement à travers l’histoire allons-nous toujours accepter de vivre avec l’injustice des hommes ?
I
l en est ainsi aujourd’hui, il en sera ainsi aussi demain.
Aboubakr Guilavogui, panafricain dans l’âme.
