À l’orée du référendum, un malentendu persiste : certains perçoivent le vote « Oui » comme une adhésion à une personne. Or, le véritable enjeu dépasse de loin la sphère des individus. Ce scrutin engage l’avenir de la République, car il porte sur la Constitution, c’est-à-dire sur le texte fondateur qui ordonne la vie de l’État.
La Constitution n’est pas un instrument conjoncturel. Elle est la norme suprême, la charpente qui structure les pouvoirs publics, consacre les libertés fondamentales et préserve l’équilibre démocratique. Elle ne se réduit pas à l’ombre d’un mandat : elle transcende les cycles politiques pour inscrire la République dans le temps long.
En ce sens, le « Oui » ne saurait être interprété comme une faveur accordée à un visage. Il doit être compris comme un acte de souveraineté populaire, par lequel le peuple choisit de renouveler son pacte avec l’État. Ce choix vise à corriger les failles du passé, à renforcer la légitimité des institutions et à doter la Guinée d’un cadre juridique capable d’affronter les défis contemporains.
Le référendum ouvre ainsi la possibilité :
- d’ancrer durablement l’État de droit,
- de consolider la démocratie,
- et de garantir la stabilité institutionnelle.
Il s’agit moins d’un événement politique que d’un moment fondateur, où la Nation se redéfinit à travers sa Loi fondamentale. Dire « Oui », c’est affirmer la primauté de la République sur les passions partisanes, et rappeler que la Constitution n’est pas l’apanage d’un dirigeant, mais le patrimoine commun du peuple.
Soyons rassurés, ou du moins convaincus, que ce vote constitue une véritable démarche de maturité républicaine. Il ne sacre pas des individus : il consacre la Guinée, dans sa volonté de se doter d’un horizon juridique à la mesure de ses ambitions.
Christian Desco Condé