Andagbaïma, c’est ainsi qu’on dit dans ma langue maternelle.
- L’imam n’est ici victime que d’un mauvais procès.
Rendre hommage à Sékou Touré pour ce qui est de la mosquée Fayçal est la chose la plus naturelle. On aurait dit que c’est de l’eau qui coule à la rivière, d’autant plus qu’il a construit cette mosquée ou à tout le moins, il en a été le principal instigateur. En soi cela ne pose aucun problème, quant au jugement qu’on pourrait émettre sur Sékou Touré ou de ce que fut son régime.
C’est par ailleurs une reconnaissance des plus méritées pour un homme qui n’a jamais eu la prétention de baptiser ne serait-ce qu’un seul édifice en son nom, qu’il soit public ou non. Si on continue à nommer le Palais Sèkhoutoureya jusqu’à maintenant, ce n’est certainement pas par « générosité » de ses successeurs. Il y’a à l’origine des faits, l’insistance des « riverains » et l’amour d’un peuple à l’endroit, si ce n’est le plus grand mais d’un de ses plus dignes fils. Même le Général Lansana Conté, après autant d’années, n’en pouvait que « s’accommoder » en l’officialisant.
- Tierno Monénembo a choisi son parti et comme tel, nous le comprenons.
Comme un caïman donc, Tierno ne peut que se mouiller. Il ne peut que retourner à l’eau. Il ne peut que retourner à ses fantasmes, vilipender Sékou Touré à la moindre occasion et se réfugier dans le Sénégal de ses références. Toujours les mêmes mots. Toujours les mêmes lieux. Et comme un vieillard vénéré ailleurs et qui n’est pas foutu de mettre de l’orde chez lui, notre grand intellectuel n’a pas fini de ressasser ses aigreurs d’antan.
À chaque fois que Tierno a depuis réagi à l’actualité guinéenne, il s’est donné pour seule préoccupation de choquer, de choquer davantage. Les rares fois où la lumière lui traverse, même là encore, il ne peut pas s’empêcher de décevoir.
- Notre passé doit être appréhendé avec un esprit critique.
L’histoire de la Guinée est plurielle, tandis que nos approches singulières, séparées, prises les unes au détriment des autres, c’est fausser la vérité historique. Résumer en l’espèce la vie et le régime de Sékou Touré à la dictature et aux pendaisons, c’est prendre position, et de cet fait d’être partial, parcellaire et donc inconséquent et faux.
Et l’hypocrisie intellectuelle en cette matière, c’est quand derrière la posture d’intellectuel ou de personnalité respectable, l’esprit partisan et fanatique se met à raconter sa part de vérité, sans aucune once d’objectivité, sans aucune nuance. Il en ressort comme » le contraste de la passion qui raisonne « . C’est de la distorsion ou tout simplement s’arroser la « légitimité » soit de se plaire à la sottise, soit de raconter des fariboles.
Ali CAMARA
ATTENTION ⚠️
Trois (3) idées essentielles pour comprendre cette tribune :
1. Il est loisible à chacun d’apprécier un ancien président, de le juger selon son entendement. Il convient tout juste de préciser que nos approches singulières ne sont pas la vérité historique. Dire cela, le marteler suffisamment, c’est la seule entreprise ici.
2. Aussi, on ne peut pas résumer l’histoire de la Guinée aux violences politiques. Nous avons aussi une glorieuse histoire qui mérite tout autant d’être célébrée. Un intellectuel de la carrure de Monénembo en sait autant pour exiger de soi-même une certaine prise de hauteur. Et cela n’a rien à voir avec une quelconque abstraction de nos pages noires.
3. J’ai envie de dire enfin que notre génération n’a pas besoin de ressasser les dissensions du passé. Nous devons construire des ponts là où nos devanciers ont érigé des murs. Pour faire nation, assumer ensemble notre devenir commun.
Ali CAMARA
Courage mon frère Ali, comme le dit un vieux dicton : « la vérité rougit les yeux mais ne les casse pas… »
Loin d’occulter cértains aspects reluisants de la gouvernance de AST, force est de reconnaître que le gigantesque gâchis humain perpétré sous sa magistère a plus que terni l’image de l’homme . Cependant, toute oeuvre humaine comportant des grandeurs à magnifier et des faiblesses à fustiger, il convient d’opter pour une approche qui transcende la sempiternelle passion entre les admirateurs inconditionnels et les détracteurs irréductibles du défunt Président.